Les violences basées sur le genre (VBG) demeurent une triste réalité dans plusieurs communautés en République Démocratique du Congo, notamment dans la province de la Tshopo. Femmes et filles en sont les principales victimes. Pourtant, des lois existent pour les protéger. Malheureusement, leur méconnaissance ou ignorance tant par les victimes que par leur entourage limite souvent leur application et l’accès à la justice. Or, comme le dit si bien l’adage : « Nul n’est censé ignorer la loi. »
C’est dans ce contexte qu’une session de vulgarisation des textes légaux a été organisée le 31 mars 2025 au sein de l’Université de Kisangani, avec l’appui de trois praticiens du droit locaux – deux avocates du Barreau de Kisangani et un juge du Tribunal de Grande Instance.
Cette activité a réuni 192 étudiants, dont 103 filles et 89 garçons, ainsi que 7 membres du personnel académique (5 femmes et 2 hommes).
L’objectif : renforcer les connaissances juridiques de la communauté estudiantine sur les droits fondamentaux, notamment ceux des femmes et des enfants.
Trois lois clés ont été abordées :
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Les lois sur les violences sexuelles : Loi nº 06/018 du 20 juillet 2006 (modifiant le code pénal congolais) et Loi nº 06/019 du 20 juillet 2006 (modifiant le code de procédure pénale) ;
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La Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 relative à la protection de l’enfant ;
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La Loi n° 16/008 du 15 juillet 2016, modifiant le Code de la famille, qui renforce notamment les droits des femmes dans le mariage et la famille.
Ces échanges ont permis de rappeler que la connaissance du droit est un levier essentiel pour lutter contre les injustices, se défendre, mais aussi défendre les autres. Les étudiants ont exprimé un vif intérêt pour ces thématiques, posant de nombreuses questions sur les recours disponibles, les responsabilités communautaires et les limites actuelles dans l'application de ces lois.
Par ailleurs, une conférence débat a été tenue avec les étudiants de l’Institut Supérieur de Commerce de Kisangani (ISC) autour du thème provincial :
« Pour toutes les femmes et filles : droits, égalité et autonomisation ».
Ce moment d’échange a mis en lumière le rôle de la communauté estudiantine, et plus particulièrement des jeunes femmes, dans la promotion de l’égalité des genres et la lutte contre les violences.
En partageant les responsabilités, en renforçant les connaissances juridiques, et en favorisant le dialogue, ces initiatives contribuent à bâtir une société plus juste, où chaque voix compte – et où chaque femme, chaque fille peut vivre en sécurité, avec dignité.
Paola Vangu