Bellya SEKPON | 31/10/2016
La cause de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle a réuni le vendredi 21 octobre 2016, dans la salle de conférence du Centre d’Action Régional pour le Développement Rural (CARDER), l’ensemble des acteurs intervenant dans ce domaine dans l’Atacora. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation, instituée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) en novembre 1979, et dont le monde entier marquait cette année la 36ième édition. Le thème retenu cette année « Le climat change, l’agriculture et l’alimentation aussi », a fait l’objet de plusieurs communications et échanges qui ont permis aux participants de reconnaître l’importance de développer des synergies d’actions afin d’avoir un impact significatif sur l’amélioration du niveau de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle dans l’Atacora en particulier et au Bénin en général. Les changements climatiques, une réalité certes, mais pas une fatalité !Pas moins de 80 personnes, parmi lesquelles on peut noter, outre les maires et leurs collaborateurs, les représentants des services techniques déconcentrés, mais aussi une délégation du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), sans parler des représentants des coopérations bilatérale et multilatérale, étaient présentes à la cérémonie. Le caractère officiel de la rencontre a été marqué par la présence de Madame Nah Béré CHABI, Préfet du département de l’Atacora, de Monsieur Gabriel AHOUANDOGBO, Directeur Général de la Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée (DANA) et du Directeur Général du Centre d’Action Régional pour le développement Rural (CARDER), Monsieur Amadou BARASSOUNON ALI. Ce dernier, dans son mot de bienvenue a souligné la dynamique de concertation existante entre son institution et les Partenaires Techniques et Financiers. Le Préfet de l’Atacora a, quant à elle, rappelé que le changement climatique « ne saurait être une fatalité ». Elle a précisé « nos actions, nos décisions et nos comportements quotidiens ont, en effet, tous, un impact direct ou indirect sur le climat. La multiplication des catastrophes naturelles et des problèmes environnementaux compliquent la vie des populations en général et des petits agriculteurs, éleveurs et pêcheurs en particulier dont beaucoup souffrent de la sous-alimentation chronique et restent les premières victimes des conséquences du changement climatique. »Les trois communications projetées au cours de la rencontre ont toutes portées sur la relation entre l’agriculture et les changements climatiques d’une part, et la relation entre ces derniers et l’alimentation d’autre part. A la suite de la projection du film documentaire, sur les causes et conséquences des changements climatiques dans l’Atacora, commandité par le Projet d’Adaptation au Changement Climatique (PACC), c’est avec force détails que Monsieur Marius AÏNA du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) et Madame Estelle ADJOVI du Projet de Sécurité Alimentaire et Renforcement de la Résilience (ProSAR), ont démontré l’impact négatif des changements climatiques et proposé des voies et moyens pour y faire face. En ce qui concerne l’agriculture, ces bouleversements devraient conduire les producteurs à changer leurs pratiques agricoles notamment en choisissant de nouvelles variétés de semences mais aussi en prenant en compte le développement ou l’émergence de nouvelles maladies et ravageurs. Pour ce qui est de l’alimentation, les modifications ont un impact aussi bien sur les choix alimentaires qui provoquent la dénutrition aux seins des communautés rurales, que sur la détérioration de la qualité nutritionnelle des aliments consommés. Nécessité d’une synergie des actions des acteurs de la Sécurité Alimentaire et NutritionnelleAu-delà des différentes allocutions et communications de cette journée, c’est la thématique de l’unité et de la synergie d’actions qui a été, le plus, défendue par les participants. Ainsi, Madame le Préfet a déclaré « Sans une action concertée visant à renforcer la résilience, il est difficile pour une grande partie des populations, notamment les plus pauvres et les plus vulnérables, de produire des aliments et de générer des revenus suffisants pour nourrir leurs familles. Il est également impossible de parvenir à un développement social et économique durable sans sécurité alimentaire et nutritionnelle. » Pour monsieur Rûdiger BEHRENS, Chargé de projet ProSAR, de la coopération allemande, « La synergie d’actions des différents acteurs impliqués dans le secteur de la nutrition dans l’Atacora est importante. Si chacun fait ce qu’il veut sans qu’il y ait concertation, cela ne marchera pas. C’est ensemble que nous pouvons avoir un impact. Ce qui est important, c’est l’union. Si nous développons une synergie dans la mise en œuvre de nos activités, nous pourrons alors réussir à aider les populations à atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle. » Quant à monsieur Jacques CHABBERT, coordinateur du programme AMSANA, pour l’Agence belge de développement (CTB), il déclare : « les différents acteurs impliqués et responsables de la mise en œuvre des actions de développement, ne doivent pas avoir peur de la concurrence entre institutions et services. Au contraire c’est la mise en commun des capacités et savoir-faire respectifs, qui permettront d’être plus efficace pour relever en semble les défis existants afin d’améliorer durablement les niveaux de sécurité alimentaires et nutritionnelles des populations ». Pour le Directeur Général de la Direction de l’Alimentation et de la Nutrition Appliquée (DANA), monsieur Gabriel AHOUANDOGBO, cette synergie d’actions se constate déjà au niveau des acteurs de l’Atacora : « L’organisation de la journée mondiale de l’alimentation au niveau départemental dans l’Atacora est une première nationale. Au niveau régional, on observe autour de la Préfecture, l’engouement et l’union des Partenaires Techniques et Financiers, mais aussi du CARDER pour célébrer cette journée. Dans les autres départements nous n’avons pas eu ce même mouvement. C’est pour cela que nous saluons l’initiative. C’est une manière de réveiller les autorités locales et de leur montrer que la question de l’alimentation et de la nutrition concerne tous les niveaux. L’identification et la mise en œuvre des actions de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle concerne aussi bien les acteurs gouvernementaux, que les acteurs locaux. »Enfin, monsieur Rodrigue ELEGBE, coordonnateur régional Atacora-Donga du Secrétariat Permanent du Conseil de l’Alimentation et de la Nutrition (CAN), affirme : « Une synergie d’actions dans le domaine de l’Agriculture et de la Nutrition au Bénin est fondamentale. En effet depuis 1960, les nombreux programmes et projets qui interviennent dans ces secteurs de façon isolé, n’ont pas permis d’améliorer les indicateurs, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle surtout ceux de la région de l’Atacora. »Il ne reste qu’à souhaiter que cette synergie d’actions entre les acteurs de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle de l’Atacora se développe afin d’avoir un impact significatif, pour l’amélioration du bien-être des populations. Communiqué de presse sur Relief Web
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Bénin BEN1502911