Appui à la scolarisation des jeunes filles dans les communes de la région de Dosso - Sarraounia

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Success story : 100% de réussite des filles inscrites au BEPC 2018 dans le CEG de Malam Koira

  • Success story : 100% de réussite des filles inscrites au BEPC 2018 dans le CEG de Malam Koira

Le CEG de Malam Koira est un collège rural de la commune de Falwell dans le sud-ouest du Niger. Créé en 2014 avec peu de moyens, l’établissement n’avait pas encore eu l’occasion de faire ses preuves. C’était jusqu’à cette année puisqu’avec des résultats impressionnants au BEPC, le collège vient se classer deuxième de la région de Dosso. Le CEG Malam Koira totalise en effet 100% de réussite pour les filles et 92% pour les garçons inscrits à l’épreuve.

Cette remontée fulgurante est le fruit d’un processus entamé il y a plusieurs mois. De l’avis de tous, c’est le comportement même des filles et de la communauté vis-à-vis des études qui a changé. La réussite scolaire est valorisée et cela donne le courage nécessaire aux élèves pour étudier. La motivation est le premier pas vers le succès de ces jeunes ! Mais qu’est-ce qui les motive ?

Un lieu d’étude équipé et sécurisé


En milieu rural, certains élèves sont parfois contraints de s’éloigner du village pour pouvoir effectuer tranquillement leur révisions. Cette pratique comporte un risque pour leur sécurité, plus particulièrement en ce qui concerne les jeunes filles, et peut donc s’avérer décourageante. Pour remédier à cette problématique, le projet Sarraounia a mis en place une action pilote : la construction de cases d’étude au niveau de villages et collèges. Elles représentent un espace sécurisé permettant aux élèves de faire l'expérience inédite de la fréquentation d'une bibliothèque.

Le CEG de Malam Koira bénéficie ainsi de sa propre salle d’étude en matériaux définitifs et reliée à l’électricité grâce à des panneaux solaires. La case contient quantité de livres d’exercices, manuels scolaires, dictionnaires ou encore romans mais également un tableau. Des séances de remédiations y sont organisées et les élèves peuvent venir lire et réviser, seuls ou en groupe.

Narba Oumarou Souley qui a obtenu son BEPC à l’écrit nous raconte : « L’année dernière j’ai échoué au BEPC mais cette année j’ai étudié plus et j’ai réussi. Je viens d’un autre village à 8 km d’ici. Après les cours, je vais à la case d’étude jusque 18h puis je rentre à la maison et je travaille encore un peu. J’utilise beaucoup les annales avec les anciennes épreuves et les corrections. On fait des groupes, on fait les exercices des annales et puis on les corrige ensemble au tableau de la case d’étude. Quand je fini les révisions, je lis des romans. »

Un appui aux enseignants


Les enseignants sont en première ligne non seulement pour transmettre leur savoir mais également l’envie de réussir. Ils ont donc eux aussi été soutenus afin de pouvoir exercer leur profession dans de meilleures conditions. Ceux-ci ont bénéficié de formations et de matériel pédagogiques. « Pour les sciences, on a reçu du matériel, nous explique Saley Idrissa professeur de mathématiques et de sciences. Nous avons également reçu la visite d’un laborantin venu faire des démonstrations et des expériences devant les élèves. À l’examen, une question a été posée sur une de ces expériences. Avec ce qu’ils ont vu de leurs propres yeux, de façon concrète, ils ont pu répondre au questionnaire. Le fait d’avoir fait des TP a donc directement contribué à leur réussite au BEPC. »

Des stagiaires modèles pour inspirer les jeunes élèves


Au-delà de ces deux facteurs, c’est aussi et surtout la sensibilisation des jeunes filles et de leurs parents qui a eu un effet positif sur les résultats de cette année. Pour la première fois, en partenariat avec l’Ecole Normale d’Instituteurs de Dosso, des enseignantes stagiaires se sont rendues dans les collèges d’intervention. Pendant deux mois et demi, elles y ont sensibilisé la population à propos de la réussite scolaire et appuyé les élèves dans les cases d’étude. Cela a eu un impact certain sur les jeunes filles qui bénéficiaient à la fois d’un modèle et d’un mentor vers qui se tourner en cas de difficulté.

Boubacar Ibrahim Bozari, directeur de l’ENI nous confie : « Au départ, on se demandait quel apport nous pouvions faire. Mais lorsque les stagiaires sont arrivées, elles nous ont téléphoné pour nous dire qu’elles étaient restées à la case d’étude avec les collégiennes jusque 23h. C’était nouveau, inédit. Ce qui a fait le succès de la sensibilisation c’est que les enseignantes stagiaires étaient des femmes. Cela a rassuré les parents et surtout les mères pour laisser les filles. Elles ont appuyé, elles ont travaillé ensemble avec les filles pour apprendre leurs leçons, faire leurs exercices.

À la fin du stage, lors de l’évaluation, on a eu la confirmation du changement de comportement des filles en classe. Elles donnaient l’impression d’être plus intéressées aux études. Notamment en math et en français, on a vu que la participation de la classe a changé. Même au niveau des évaluations, ils ont constaté le changement. Maintenant, après les résultats du BEPC, je suis convaincu. L’amélioration est claire et nette. On est surpris et dépassé par les résultats. »
 

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