Du 7 au 11 juillet 2025, une mission conjointe d’Enabel, de techniciens burkinabè et des entreprises chargées des travaux a sillonné plusieurs communes rurales dans le cadre de la réception provisoire d’ouvrages hydrauliques réalisés dans le cadre du Portefeuille Thématique Climat Sahel – Volet Burkina Faso (PTCS-BFA). À travers ce portefeuille financé par le Royaume de Belgique, des forages pastoraux équipés de pompes à motricité humaine (PMH), des forages équipés de PMH pour l’installation de pépinières villageoises et l’alimentation en eau des centres de compostages et des forages gros débit ont été remis aux populations, en vue de contribuer à la résilience climatique, à l’augmentation de la productivité animale, à la restauration des écosystèmes forestiers, la réduction des conflits et la production maraichère.
Une réponse concrète aux besoins exprimés par les communautés
Selon BANGRE Salifo, Chargé de projet - Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) à Enabel Burkina Faso, la mise en œuvre des ouvrages repose sur un processus rigoureux de concertation locale : « Ces réalisations sont issues d’un processus participatif. Ce sont les communes, en collaboration avec les services techniques, qui ont exprimé les besoins des populations. »
Concrètement, Enabel a facilité et financé la réalisation de 15 forages pastoraux équipés de PMH, 10 forages équipés de PMH pour les pépinières villageoises, 04 forages équipés de PMH au profit de 04 centres de compostages et 13 forages à gros débit pour la production maraîchère, soit 42 ouvrages de mobilisation d’eau souterraine.
Les forages pastoraux, implantés dans les zones de pâture, visent à éloigner les troupeaux des points d’eau naturels comme les retenues ou les cours d’eau. En effet, le piétinement répété des berges par les animaux favorise l’ensablement des barrages, réduisant leur durée de vie et leur capacité de stockage.« Grâce à ces forages, les animaux s’abreuveront dans les zones de pâturage. Cela contribue à préserver les berges des plans d’eau et donc réduit la vitesse d’ensablement de ces plans d’eau et améliore la disponibilité en eau. Par conséquent, les conflits d’usage autour de la ressource eau sont réduits, » explique M. BANGRE.
Quant aux forages pour les pépinières, ils ont été réalisés dans 10 forêts villageoises, avec pour objectif d’alimenter les jeunes plants destinés à la reforestation des forêts villageoises non seulement, mais aussi à la commercialisation à des particuliers et organisations privées et publiques pour les compagnes de reboisement. En moyenne, 10 000 plants sont attendus par forêt, soit un total de 100 000 plants annuellement. Ces pépinières sont gérées par des comités locaux gestion dynamiques, gage de pérennisation et de durabilité de l’investissement.
En ce qui concerne les 13 forages gros débit, ils ont été réalisés en vue d’alimenter en eau 13 sites de périmètres maraichers dont la superficie cumulée d’environ 40 ha. Ces sites sont répartis dans les trois régions du PTCS-BFA (Centre-Est, Plateau Central et Centre Nord). Les aménagements des périmètres maraichers sont des mesures compensatoires en vue non seulement de renforcer les efforts de protection des ressources forestière et de libération des bandes de servitude des plans et cours d’eau mais aussi contribuer à la sécurité alimentaire des populations des communes d’intervention.
Des impacts visibles sur l’élevage local
À Salogo, commune bénéficiaire de trois (03) forages pastoraux, la satisfaction est palpable. SORE Safiatou, Cheffe de la Zone d’Appui Technique en Elevage (ZATE), se félicite de l’impact direct des ouvrages sur le bien-être animal : « C’est une journée de grâce pour notre commune. Le problème d’eau était criard, surtout en saison sèche. Les animaux souffraient, parfois même traumatisés par la soif. Aujourd’hui, grâce à ces forages, les conditions se sont nettement améliorées. »
Elle ajoute que l’accès régulier à l’eau va améliorer la productivité animale, donc les revenus des éleveurs, et par ricochet, les conditions de vie de toute la population locale. « Si la production augmente, les conditions de vie changent, et c’est le Burkina Faso qui gagne. », se réjouit SORE Safiatou.
Une coopération exemplaire pour la résilience climatique
Le PTCS-BFA, qui encadre ces réalisations, vise plusieurs résultats, dont celui lié à la gestion intégrée des ressources naturelles. Enabel y applique une approche territoriale, intégrant les besoins locaux, l’inclusion sociale et la durabilité environnementale. L’ensemble des forages s’inscrit dans cette logique, en apportant des réponses structurantes aux défis climatiques : rareté de l’eau, dégradation des sols, pression sur les retenues d’eau, baisse de productivité agricole et animale.
Dans un contexte de changement climatique et de stress hydrique croissant, cet appui contribue à bâtir une résilience durable pour les communautés rurales burkinabè.
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