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Burkina Faso
Du 18 au 21 septembre 2024, une équipe du Portefeuille Thématique Climat Sahel- Volet Burkina Faso (PTCS-BFA) a fait une tournée dans les régions du Centre-Est et du Plateau central pour un suivi des activités des Champs Ecoles paysans (CEP) . En collaboration avec le Consortium Solidar Suisse et l'Association Beéog-Neeré Agroécolgie, Enabel a mis en œuvre le Projet de promotion des pratiques agroécologiques et de valorisation des productions agricoles « Rilgré » dans 13 communes des régions du Centre-Nord, du Centre- Est et du Plateau central. Cette visite terrain réalisation avait pour objectif de constater les choses faites par les communautés dans le CEP, recueillir leurs préoccupations et les encourager pour la suite de la campagne agricole humide en cours.
Au total, 10 CEP ont été visités par l'équipe du PTCS-BFA, conduite par Thérèse KONDOMBO, Chargée d'Intervention – Agroécologie et Restauration des Terres à Enabel au Burkina Faso. Selon elle, les CEP sont des lieux d'apprentissage et de formation pour les agricultrices, ils visent à améliorer leurs pratiques agricoles et à renforcer leur autonomie. En effet, les approches classiques de la vulgarisation agricole se sont révélées au cours des années souvent inefficaces pour répondre aux préoccupations essentielles et réelles des agriculteurs. Ces approches ont faiblement impliqué les producteurs ruraux dans les différentes actions à entreprendre. Les champs écoles paysans (CEP) constituent une excellente approche de l'apprentissage participatif sur le terrain. Ils mettent l'accent sur l'observation, la discussion, l'analyse, la prise de décision collective, la présentation et la mise en œuvre d'actions collectives et individuelles appropriées.
Au cours de ces formations, les apprenants·es ont été sensibilisés·es aux pratiques agricoles respectueuses de l'environnement, telles que la gestion intégrée des cultures, la conservation des eaux et des sols, les biofertilisants, les biopesticides. L'objectif à long terme étant d'accompagner les producteurs·trices à augmenter leur rendement et la qualité de leurs produits grâce à des techniques adaptées et à une meilleure gestion de leurs ressources mais aussi à les sensibiliser sur l'importance des pratiques résilientes face aux effets du changement climatique, en les aidant à s'adapter aux nouvelles conditions environnementales.
Des résultats forts appréciables par les acteurs·trices eux-mêmes
Sur tous les sites visités, la délégation a pu constater de visu les différences entre les parcelles sur lesquelles les pratiques agroécologiques et de récupération des sols ont été expérimentées et celles sur lesquelles aucune pratique agricole innovante n'a été expérimentée. Le témoignage des producteurs en dit plus.
Dans son CEP, Moussa Kaboré, agriculteur dans le village de Baka, Commune de Pouytenga a expérimenté du maïs et la différence est nette entre les deux parcelles pour la même variété semée le même jour. « Là où nous avons mis le bocachi et le koglzanga, vous voyez vous-mêmes que les épis sont plus gros et les tiges plus grandes que ceux de l'autre parcelle où nous n'avons pas appliqué ces bio-intrants », foi de Moussa Kaboré.
Sur le plan économique également, les avantages de ces pratiques innovantes sont énormes. Elles permettent d'avoir un très bon rendement à moindre coût car les dépenses liées à la production sont considérablement réduites. En effet, toutes les matières utilisées pour la fabrication de ces bio-intrants sont locales et accessibles à des coûts très réduits. Valentin Tiraogo du village de Tiibin dans la Commune de Koupéla : « Nous avons retenu d'une formation qui nous permet désormais d'être autonomes et de produire nous-mêmes les bio-intrants avec des matériaux locaux et à moindre coût ».
Guéswendé Compaoré renchérit : « Les années antérieures, je travaillais très dur mais avec moins de résultats. Grâce aux connaissances acquises, désormais je travaille encore plus intelligemment dans mon champ ». La réussite du champ de maïs de Guéswendé Compaoré attire toutes les curiosités, les convoitises et provoque des admirations dans le village de Foulgo, Commune de Saolgo. Le chef du village et plusieurs de ses sujets ont fait également le déplacement dans le CEP de Guéswendé pour voir les gros épis de maïs, admirant la bravoure et la réussite du champ et surtout apprendre de l'expérience de ce dernier.
Les CEP jouent un rôle fondamental dans le développement rural et l'économie locale. Ils démontrent l'apprentissage pratique et renforcent les capacités des agriculteurs·trices à améliorer leurs rendements agricoles, leurs conditions de vie et celles de la communauté locale.
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