Intégration de la fragilité au sein du Portefeuille Pays - Burkina Faso 2019 - 2023

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Au Burkina Faso, zoom sur l'autonomisation des femmes et des jeunes déplacés dans la région du Centre-Est

  • Enabel au Burkina Faso : « Autonomisation des femmes et des jeunes déplacés et leurs hôtes dans la région du Centre-Est ».
    • Enabel au Burkina Faso : « Autonomisation des femmes et des jeunes déplacés et leurs hôtes dans la région du Centre-Est ».
    • Enabel au Burkina Faso : « Autonomisation des femmes et des jeunes déplacés et leurs hôtes dans la région du Centre-Est ».
    • Enabel au Burkina Faso : « Autonomisation des femmes et des jeunes déplacés et leurs hôtes dans la région du Centre-Est ».
    • Enabel au Burkina Faso : « Autonomisation des femmes et des jeunes déplacés et leurs hôtes dans la région du Centre-Est ».

Ce projet financé par Enabel au Burkina Faso est mis en œuvre par un consortium constitué de trois organisations : TRIAS (organisation belge et chef de fil), ICCO- Coopération ONG néerlandaise) et OCADES (Organisation Catholique pour le Développement et la Solidarité) dans quatre communes (Koupéla, Pouytenga, Bittou et Ouargaye) de la région de Centre-Est.

L’équipe du projet, est à pieds d’œuvre sur le terrain pour apporter aux populations vulnérables de la zone d’intervention, un encadrement et un appui technique adéquats à travers notamment :

  • L’identification et l’accompagnement technique de 800 de femmes cheffes de ménages (PDIs et hôtes) dans la mise en œuvre des activités génératrices de revenus (AGRs) à travers le cash transfert ;
  • La formation professionnelle aux métiers au profit de 200 jeunes et femmes des quatre communes concernées par le projet ;
  • L’aménagement de deux sites maraichers et piscicoles à Pouytenga et à Koupéla au profit de 100 femmes dont 50 femmes par site.
L’ensemble de ces actions tiennent compte d’un ratio de 70% de personnes déplacées internes (PDI) et de 30% de populations hôtes et 1200 bénéficiaires directs sont cibles directs de ce projet.

Un mécanisme endogène d’épargne et de crédits CECA (communauté d’épargne et de crédit autonome)
Dans le cadre de ce projet, les femmes sont organisées en groupements de 15 à 25 personnes chacun dénommés CECA qui se réunissent hebdomadairement pour des cotisations volontaires en vue de réunir un capital devant servir de base pour des octrois de crédits aux membres desdits groupements.
Il s’agit d’un mécanisme endogène permettant d’autofinancer des petites initiatives d’activités génératrices de revenus mais aussi de subvenir aux besoins urgents notamment les cas de maladies, de scolarité des enfants, etc... Ainsi, le   capital constitué permet d’octroyer de crédits entre membres des groupes. Ces crédits sont remboursés avec un petit bénéfice qui permet d’augmenter le capital.

Cas du CECA Wendsongda de Pouytenga
La Communauté d’Epargne et de Crédit Autonome (CECA) Wendsongda (en français, Dieu aide) de Pouytenga regroupe en son sein 29 femmes toutes PDI en provenance des zones gangrénées par les attaques terroristes à savoir l’Est, le Centre-Nord et le Nord du Burkina Faso. Ces femmes se réunissent une fois par semaine et cotisent au moins à chaque rencontre 250 francs CFA (une part) par personne pour constituer une caisse d’épargne commune. Chaque membre peut cotiser jusqu’à 5 parts ; soit 1 250 FCFA par rencontre.

A leur quatrième session tenue le 4 mai 2023, lors du passage d’une équipe d’Enabel au Burkina Faso, elles avaient déjà mobilisé 55 250 francs CFA dans leur caisse avec à côté, un fonds de solidarité de 2500 francs CFA. Ce dernier sert à fournir une assistance en cas des problèmes sociaux que rencontreraient les membres du groupe comme les cas de maladies, de décès, etc.

Un comité de gestion composé d’une présidente, d’une secrétaire générale, d’une trésorière, de deux commissaires aux comptes et de trois caissières, veille à la gestion parcimonieuse des fonds collectés qui servent d’épargne et d’octroi des crédits aux membres qui en désirent, suivant des critères définis par le règlement d’ordre intérieur de la caisse.

A notre présence, 2 femmes manifestent ce jour-là leur souhait de bénéficier d’un crédit avec lequel la première planifie vendre des légumes et a déjà cotisé 3 500 francs CFA. La seconde souhaite développer son activité de restauration. Elle veut s’approvisionner en pâte d’arachide à cet effet et a aussi cotisé un montant total de 4750 francs CFA.

Selon le règlement d’ordre intérieur du groupe, chacune d’elle ne peut prétendre qu’à un crédit maximal équivalant à trois fois la somme qu’elle a déjà cotisée. La première se propose de rembourser le crédit perçu en un seul mois et la seconde remboursera en trois mois le crédit de 15 000 CFA demandés.

Chacune d’entre elle est soumise à l’obligation de payer des intérêts fixés à 250 francs CFA par mois sur 5 000 francs CFA empruntés.
Les femmes membres du CECA Wendsongda disent se faire mutuellement confiance et engagées à rester en groupement et à poursuivre les activités même après la fin du projet.

Activités génératrices de revenus au profit de 800 femmes cheffes de ménages
En plus du mécanisme endogène d’épargne et d’octroi de crédits-CDECA, les 800 femmes ont été appuyés par les business coach et les Centre de Ressources en Entreprenariat Rural –CREER dans le développement d’un plan d’affaire personnel dont le montant ne dépasse pas 100,000 FCFA. Pour cela, chacune devra ouvrir individuellement un compte bancaire auprès de l’une des deux structures de microfinances (Coris Bank ou Réseau des Caisses Populaires) par lequel elle recevra un « cash transfert » pour développer une AGR. Cette modalité de transfert a été choisie dans le souci de mettre en relation les bénéficiaires du cash et les institutions financières locales afin de bénéficier de leurs services comme l’épargne et le crédit dans la poursuite de leur AGR. Nous espérons que le cash transfert renforcera les premières initiatives d’épargne et de crédits déjà constatées à travers les CECA mais aussi et surtout permettra le développement des AGRs pour l’ensemble des bénéficiaires directs comme objectif ultime de ce projet.

Formations professionnelles
Les 200 jeunes ciblés pour cette activité ont été affectés dans 24 structures de formation dont 17 ateliers et 07 centres de formation. Au total, onze corps de métiers dont le tissage, la coupe - couture, la coiffure, la mécanique deux roue, la construction métallique/soudure, la menuiserie, le tricotage, l’électricité, la vulcanologie, la conduite automobile et la cosmétique sont les préférences des apprenants. Le projet procèdera aux paiements des frais d’inscription des apprenant-e-s aux différentes structures de formation, suivant leurs grilles tarifaires et selon le plafond de 150 000 francs CFA fixé à cet effet.

Des subventions à des coopératives pour l’acquisition d’équipements
Dans le cadre des formations en métiers, il est prévu des subventions à des coopératives pour l’acquisition d’équipements pour l’encadrement et la formation professionnelle dans les métiers choisis par les bénéficiaires. En tout, huit coopératives bénéficieront de subventions dont le plafond est fixé à 1,5 million de francs CFA pour l’acquisition desdits équipements. A cet effet, un comité comprenant les représentant des bénéficiaires, les services techniques, d’entrepreneuriat et les délégations spéciales a déjà fait la présélection qui a permis de retenir 10 coopératives /entreprises sociales. De plus, des structures de formation mises à contribution dans le cadre de ce projet seront dotées en « matières d’œuvre » comme les mannequins pour la couture, les poupées pour la coiffure, etc… suivant l’identification de leurs besoins spécifiques. De plus, ces coopératives offriront aux participants aux formations des opportunités de réinsertion socio-économique.

Sécurité foncière pour assurer l’exploitation des sites maraîchers
En ce qui concerne l’aménagement des sites maraîchers, des négociations foncières ont été menées et ont permis d’acquérir un hectare de terre à Pouytenga dans le village de Baka et un autre hectare à Koupéla dans le village de Togtenga. Les négociations ont abouti à la cession définitive des terrains concernés aux communes. Ces terrains deviennent désormais des sites à vocation communautaire, exploitables par les coopératives/groupements même après la fin du projet et/ou le retour des PDI. Les accords conclus suite aux négociations seront matérialisés à travers la signature des documents officiels de cession. Les travaux géophysiques de l’eau et les recherches topographiques pour la délimitation des espaces sont aussi en cours. A l’issue de ce processus qui implique à la fois les techniciens des ministères de l’agriculture, de l’environnement, de l’élevage ainsi que des services fonciers ruraux, les bénéficiaires pourront exercer en toute sécurité des activités de maraichage et de pisciculture dans des bassins de 8X5 mètres carrés.

Quelques défis
Parmi les quatre communes couvertes par le projet, deux en l’occurrence Bittou et Ouargaye sont sous emprise des attaques terroristes. Néanmoins, quoique difficilement accessibles, ces communes restent résilientes et les activités de formation se déroulent sans trop de couac.  L’administration locale rencontre des difficultés de fonctionnement mais les institutions de microfinance restent fonctionnelles.  


 



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