Des animaux sains, le gage de revenus stables

  • Des animaux sains, le gage de revenus stables

Au Niger, le bétail sain joue un rôle absolument fondamental. Mais pour maintenir un troupeau en bonne santé, formations et approvisionnement en médicaments sont indispensables. Mais avec la croissance du cheptel et la pression démographique, les soins vétérinaires sont souvent insuffisants pour garantir une santé optimale des animaux.
  
Le pays ne compte que 126 vétérinaires pour une superficie de 1 267 000 km², soit 1 vétérinaire pour 10 000 km². Un problème de taille, auquel viennent s'ajouter la faible offre en médicaments vétérinaires et le manque d’opportunités de formations après l’obtention du diplôme de vétérinaire. Pourtant, une insuffisance de l’accès aux services de base en matière de santé animale constitue l’un des principaux facteurs de risque économique pour l’éleveur. De ce fait, il est un frein important au développement de l’élevage.  

Améliorer les services vétérinaires de proximité à travers la formation

  A travers le Projet d’Appui à la Production Pastorale (PAPAT), la CTB mène différentes actions pour renforcer les capacités des agents de terrain -des techniciens issus des Directions régionale, départementales et communales, ainsi que des Services Vétérinaires Privés de Proximité- pour assurer un service vétérinaire- adaptés aux normes régionales/internationales-dans la région de Tahoua. En effet, l’ensemble des services vétérinaires (fourniture d’intrants, service, conseil) ne peut être performant que s’il est accompagné de formation.  

Afin de renforcer les capacités de ces techniciens, et selon une démarche participative, un atelier d’identification des besoins de formations a été tenu. Il a impliqué les représentants départementaux de l’élevage de la région  et, a permis de ressortir les besoins prioritaires en formation dans le domaine de la santé animale. Ainsi, les thèmes suivants ont été retenus comme prioritaires : i) petites chirurgies animales, ii) techniques de prélèvement, d’’emballage et d’expédition des échantillons au laboratoire, iii) techniques d’évaluation de la biomasse, iv) SIG, v) techniques d’identification des tiques et autres insectes, vi) Techniques d’amélioration de l’alimentation animale, vii) Conduite de l'aviculture villageoise, viii) Technique de communication et ix) Procédures de passation de marchés. Le choix de ces thèmes a tenu compte des besoins réels des agents ainsi que des engagements déjà pris par d’autres partenaires de développement pour la formation des agents d’élevage.  

Ainsi, une formation relative au thème « Les techniques d'identifications des tiques et autres insectes hématophages, les tests de diagnostiques des parasitoses sanguines.» a été organisé du 12 au 21 avril 2016 en 2 sessions de 5 jours chacune au profit de 37 techniciens venant de tous les départements de la région de Tahoua. Ils ont été instruits sur la biologie et l’écologie des tiques, l’exploitation de la clé d'identification des tiques, les diagnostics des maladies transmises par les tiques, les vecteurs de trypanosome et autres diptères hématophages, la trypanosomoses animales et la trypanotolerance, l’exploitation de la clé d'identification des diptères. Le Laboratoire Central de l’Elevage (LABOCEL), en charge du diagnostic des maladies animales, des recherches vétérinaires et d'enquêtes épidémiologiques au Niger, a assuré cette formation. Chaque module présenté a fait l’objet d’échanges entre les participants et le formateur, ce qui a permis de clarifier et d’approfondir tout aspect sombre du module en question. Et après la phase théorique, les apprenants ont mis en pratique les enseignements des deux jours précédents dans les locaux du LABOCEL de Tahoua.   Le renforcement des capacités des agents d’élevage sur « Les techniques d'identifications des tiques et autres insectes hématophages, les tests de diagnostiques des parasitoses sanguines » permet aux agents de distinguer les différents tiques et insectes hématophages, de faire un pronostic précis sur les maladies (parasitoses) transmises par ces vecteurs, de maitriser les techniques d’échantillonnage (collecte, conservation et transmission des prélèvements) et de maitriser les maladies sur le terrain en terme de traitement et de contrôle afin de mieux maitriser les situations sanitaires.  

Poursuivre de telles formations sur d’autres thématiques est la réponse la plus efficace pour une remise à niveau complète des techniciens et auxiliaires d’élevage. En effet, ces agents vétérinaires constituent la cheville ouvrière du Ministère de l’Elevage et leur formation continue est indispensable pour la qualité des activités à mener, notamment d’assurer la protection du cheptel national et par conséquent, la productivité du cheptel, la sécurité sanitaire des aliments et les revenus des pasteurs.

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