L’Agence belge de développement (Enabel) à travers le projet ‘‘appui à la digitalisation
des services d’état civil’’ accompagne la Direction générale de la
Modernisation de l’Etat civil (DGMEC) dans la numérisation des registres de
l’état civil des communes de Koupéla, Pouytenga, Ouargaye, Tenkodogo et Bittou.
A cet
effet, la DGMEC a dépêché du 15 au 26 mai 2023 à Tenkodogo, une équipe de
plus d’une dizaine de techniciens pour procéder au scannage des registres de
l’état civil. Avant l’étape de
Tenkodogo, c’est les communes de Pouytenga et Koupéla qui ont déjà accueilli
les équipes de la DGMEC.
L’objectif de cette activité est d’assurer une
meilleure sécurisation des documents d’état civil et faciliter leur accès en
toute circonstance dans un contexte marqué par de nombreux déplacements de
populations dans la région du Centre-Est, du fait de l’insécurité.
Plusieurs risques à savoir
les pertes, la destruction (actes de vandalisme ou de terrorisme), l’humidité,
les rongeurs, les insectes, les incendies et les inondations rendent difficile
la conservation des documents d’état civil et compliquent la recherche et la production
des actes lorsque les populations n’en disposent plus et sont dans le besoin. Cette situation est
envenimée par la crise sécuritaire avec son corolaire de destruction dans
plusieurs localités, des locaux administratifs abritant les archives de l’état
civil.
Le processus de numérisation, une action de préservation et de sauvegarde
les informations contenues dans les registres de l’état civil.
Selon Ousmane DIALLO NACANABO, commissaire
principal de police, Directeur de l’Identifiant Unique et de la Sécurisation des
Documents de l’Etat civil à la DGMEC, la numérisation des registres d’état
civil est un processus en deux (02) phases. La première consiste à faire
l’évaluation de l’environnement archivistique et informatique, c’est à dire
évaluer l’existant en termes de quantité d’archives à numériser, d’infrastructures
et de matériel informatique dont dispose la mairie et la préfecture de la
localité concernée. La deuxième consiste à déployer une équipe de techniciens avec
du matériel spécifique dédié pour la numérisation proprement dite.
L’équipe déployé à Tenkodogo a pu numériser plus de
2.900 registres au centre principal d’état civil de la mairie de Tenkodogo et
environ 1.400 registres au tribunal départemental de Tenkodogo. . Les registres
concernés par la numérisation sont les registres de naissance, les registres de
mariage et les registres de décès.
Après la numérisation des registres, les données
sont stockées dans une base et une copie est remise à la commune.
Pour l’opération de numérisation, ce sont des
outils de pointe qui sont utilisés, à savoir des ordinateurs et des scanners de
haute performance qui permettent d’éviter de désagrafer et d’endommager les
registres d’état civil.
Au
niveau des communes de Pouytenga et Koupéla, c’est environ 3.830 registres de
naissance, de mariage et de décès qui datent de 1951 à 2022 qui ont été
numérisées (1.747 à Pouytenga et 2.083 à Koupéla).
La
sécurisation des documents d’état civil reste toujours une préoccupation
majeure pour le système de l’état civil au Burkina Faso
L’importance de la sécurisation des actes d’état
civil s’est faite de plus en plus sentir et le processus de numérisation de
l’état civil a timidement démarré depuis les années 2015. Avec la numérisation,
même s’il arrivait que les registres d’état civil s’abimassent où qu’ils
s’exposent à des incidents quelconques (incendie, inondations, actes de
vandalisme ou de terrorisme etc.), il y a moins de risque de les perdre. A
partir des données numériques, il est possible de reconstituer tous les
documents de l’état civil. C’est ce besoin qui a conduit à l’intensification du
processus de numérisation des actes d’état civil auprès de communes afin de les
aider à sécuriser leurs documents. Des documents physiques, il en existera
toujours, mais la numérisation permet de les sécuriser à travers une sauvegarde
numérique.
Plus
d’équipements technique pour renforcer et rendre plus opérationnelle la
DGMEC
A entendre M. Ousmane DIALLO NACANABO, beaucoup de
communes à travers les régions du Burkina Faso expriment leurs souhaits de
bénéficier du processus de numérisation, mais du côté de la DGMEC, il se pose
un problème de disponibilité de matériel de numérisation. Actuellement cette
direction ne dispose que de seulement quatorze (14) scanners spécifiques et
opérationnels. Il est difficile pour cette structure de déployer des équipes
dans plusieurs communes simultanément. Pour ce faire, la DGMEC procède à la
numérisation des actes d’état civil, commune par comme. In fine, l’ambition est
de pouvoir assurer le processus de numérisation sur toute l’étendue du
territoire national en dotant et formant les agents de communes elles-mêmes afin
de pouvoir sauvegarder les données de l’état civil de tout le pays.
L’apport de partenaires comme Enabel est donc
positivement apprécié par les premiers responsables de la DGMEC, qui plaident
pour un accompagnement notamment à travers le renforcement des capacités
techniques de cette structure en charge des opérations de numérisation des
actes d’état civil.
La numérisation est une activité fastidieuse qui
demande l’implication des communes dans son organisation.
L’état
civil de la mairie de Tenkodogo, un service qui fonctionne et tourne à plein
régime
M. Bernard YOUGBARE est le directeur de l’état
civil de la mairie de Tenkodogo. C’est son service qui délivre tout ce qui est
document lié à l’état civil de la personne tels que les actes de naissance, de
mariage, de décès etc. au profit de la population des 92 villages et les 06
secteurs que comptent la commune de Tenkodogo. Un service qui fonctionne et qui
tourne à plein régime, mais qui rencontre des difficultés liées entre autres à
l’insuffisance d’espaces de stockage des registres d’état civil. Une chose qui,
selon lui, confirme davantage la nécessité de procéder à la numérisation des registres
de l’état civil.
Vers
la concrétisation de l’identifiant unique du citoyen burkinabè
L’un des buts visés par la numérisation des actes de
l’état civil est aussi de pouvoir disposer à long terme d’un fichier national de l’état
civil implémentant l’identifiant unique du citoyen à l’état civil (IUCEC) en
coordination avec les autres initiatives nationales en matière d’identification
des personnes. Il n’est pas possible par exemple de déplacer un registre physique d’un
centre d’état civil sans l’autorisation expresse du procureur. Par contre,
lorsqu’on parviendra à la numérisation des données de l’état civil, il est
possible de les centraliser au niveau national. A parti de cette étape, il
deviendra possible de constituer la base de données nationales et générer l’IUCEC qui a été créé
par décret depuis 2013.
A terme, l’identifiant unique permettra entre autres de
mettre à jour le registre des naissances et des décès et de disposer une base
de données fiable et sécurisée des personnes dans le pays.
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