Huit étudiants venus de l'Université de Kinshasa (UNIKIN) et de l'Université Catholique de Louvain (UCLouvain) unissent leurs forces à Gemena ! Pendant trois semaines, ils allient savoirs techniques et engagement local dans le cadre du programme Ingénieux Sud. Leur défi : concevoir et construire un grenier agricole communautaire pour mieux conserver le maïs et l’arachide - des cultures clés pour la sécurité alimentaire de la région.
Une pédagogie active et participative
Pour ces futurs ingénieurs, cette mission est bien plus
qu'un stage. Il s'agit d'un projet à part entière, où ils doivent comprendre un
problème exprimé localement, proposer une solution réaliste et la mettre en
œuvre avec les acteurs concernés.
«
Contrairement à l’enseignement classique, ici, on ne nous donne pas une liste de tâches, mais un problème à résoudre. C'est aux étudiants de
construire leur démarche », explique le professeur Adhi Mbuyi Katshatsha, vice-doyen de la faculté de polytechnique et Coordonnateur du Programme
Ingénieux Sud à l’UNIKIN.
Le programme repose sur une approche de « service
learning » où les étudiants apprennent en agissant et en collaborant
avec les communautés. En travaillant sur la conception d'un grenier adapté aux réalités locales (climat, stockage, matériaux), les étudiants découvrent peu à peu la complexité du travail d'ingénieur en contexte rural, mais aussi la nécessité d'adapter les solutions aux usages, aux cultures et aux contraintes réelles.
«
Ce stage me fait sortir de la théorie. Pour la première
fois, je vais vivre la difficulté de concrétiser une idée, de transformer un
plan en réalité », confie Jonic Myoja , étudiant congolais en
première année de génie civil.
«
Ce projet me bouscule déjà. C'est un défi technique,
mais aussi humain et culturel. Il m'apprend à écouter, à m'adapter, à voir
autrement », renchérit Alice Lechien, étudiante à l'UCLouvain.
Enabel aux côtés de la jeunesse pour le « construire
ensemble » équitable
Jean-Pierre Raskin, professeur à l'UCLouvain,
souligne :
« Ce projet ne vise pas à « apporter » une solution, mais à
la construire avec la communauté. Le besoin est exprimé par les habitants, et
la solution émerge de la collaboration ».
À Gemena, les étudiants sont en
contact permanent avec les communautés. Ils analysent ensemble les
contraintes de stockage du maïs et de l'arachide, testent des idées de
conception, s'adaptent aux ressources disponibles, et imaginent des solutions
durables et réplicables.
Présente à leurs côtés, Enabel soutient l'initiative en
facilitant l'ancrage local du projet. Cette immersion permet à la coopération
de contribuer activement à l'autonomisation des jeunes générations, en les
exposant aux réalités du terrain, à la diversité des cultures et à l'importance
des partenariats