Burkina Faso: l'heure du bilan pour le micro-projet de réinsertion socio-économique des victimes de violences basées sur le genre

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Enabel au Burkina Faso, à travers son intervention « Santé et Droits sexuels et Reproductifs » (SDSR), a apporté un appui technique et financier à l’Organisation Catholique pour le Développement Economique et Social (OCADES) – Koupéla pour la mise en œuvre d’un micro-projet contribuant à la réinsertion socio-économique des survivant·es de Violences Basées sur le Genre (VBG) et l’autonomisation économique des familles d’accueil dans la région du Centre Est.

Pour capitaliser les leçons apprises de la mise en œuvre de ce micro-projet et formuler des recommandations dans la perspective de pouvoir dupliquer et renforcer le modèle de prévention et de prise en charge des victim·es de VBG, SDSR et OCADES ont organisé le 11 mai 2023, à Koupéla dans la région du Centre-Est, un atelier bilan. Il s’est agi de donner une visibilité des actions menées sur le terrain et partager les expériences et acquis.

Des appuis multiformes pour entreprendre des activités génératrices de revenus
Les survivantes et familles accompagnées se sont lancées dans diverses activités génératrices de revenus (AGR) dont l’élevage de petits ruminants, de porcs et de volailles, le tissage, le petit commerce, la couture, la coiffure, la restauration, etc.
Ce micro-projet fait suite à un investissement identique qui a permis l’élaboration d’un référentiel pour accompagner les acteurs impliqués dans la prise en charge des survivant·es de VBG. Lors de cette première étape, une dizaine de famille d’accueil et 50 survivant·es de VBG avaient bénéficié d’un appui pour leur autonomisation et plusieurs parties prenantes ont bénéficié de sessions de renforcement de capacités sur le guide d’orientation élaboré. C’est à travers cette expérience qu’un modèle d’autonomisation économique de ces bénéficiaires a été conçu et expérimenté par OCADES.

Les survivantes de VBG ainsi que les familles d’accueil, ont bénéficié en plus, avec ce modèle, d’un coaching, des formations diverses comme les plans d’affaires, ont été connectés aux marchés et aux microfinances, ont été encadrées à travers les VSLA (Associations villageoises d’épargne et de crédit) et ont continuellement été suivies pour s’assurer de la viabilité de leurs investissements.

Ce micro-projet est venu confirmer la particularité et l’adéquation du modèle de réinsertion socioéconomique, qui fait partie intégrante du modèle de prévention et de prise en charge des survivantes de VBG, développé par le programme SDSR et ses partenaires dans la région du Centre Est. 

Des témoignages de quelques bénéficiaires du projet Mme Adjara
SANDWIDI de Tenkodogo : « Nous étions complètement démunies et exposées à toutes sortes de souffrances. Aujourd’hui, chacune de nous peut s’acheter du savon pour la lessive, faire moudre ses céréales au moulin. On nous a appuyé pour des activités d’élevage. Nous pouvons prélever nos produits d’élevage que nous pouvons vendre afin de satisfaire nos besoins en produits de consommation ».

Mme Catherine KABORE de Pouytenga : « Il y a de cela deux années que j’ai bénéficié de 30 jours de formation sur le tissage. J’ai pu tirer d’énorme profit du métier de tisserand que j’ai appris. Le tissage me permet de gagner de l’argent et de m’acheter des condiments et des céréales pour l’alimentation de moi-même et de mes enfants. La clientèle apprécie mes produits de tissage. Je reçois des commandes lors des mariages et des baptêmes. L’année passée, il y a eu une cérémonie d’ordination à Kaya et j’ai exécuté une commande qui m’a permis de gagner un bénéfice de plus de deux cent mille (200 000) francs CFA. Enabel et OCADES nous apportent un appui constant. Cette année encore, nous avons bénéficié d’une formation en teinture. Avant, nous achetions les files et nous les faisions teindre par des teinturiers. Cela engendrait des coûts supplémentaires et nos marges bénéficiaires n’étaient pas tellement élevées. Maintenant que nous savons teindre nous-mêmes, nos marges bénéficiaires sont devenues plus importantes. Je me procure actuellement des revenus dans le domaine du tissage et de celui de la teinture. Cela fait neuf années que mon mari m’a quitté pour une aventure en Côte d’Ivoire et malgré tout, j’arrive à m’acheter, moi-même, mon sac de maïs tout comme je peux également assurer d’autres dépenses comme les frais de santé. Aujourd’hui, ma vie a qualitativement changé et je peux, sans complexe, me tenir la tête haute parmi tant d’autres femmes. »

Mme Natalie ZIGANI de Garango : « Je vends des gâteaux mais dans le passé, j’arrivais difficilement à pouvoir me procurer de la farine de blé. J’achetais à peine un kilogramme de farine. Maintenant avec le soutien d’Enabel et d’OCADES, je peux à tout moment m’approvisionner suffisamment en farine. Grâce aux recettes issues de la vente de mes gâteaux, j’arrive à scolariser mes enfants, à payer sans difficultés leurs frais de scolarité. J’ai eu à former d’autres femmes à la préparation de gâteaux. J’emploie également des femmes qui travaillent dans mon unité de préparation. A travers mon activité, j’arrive à subvenir aux besoins de ma famille. »


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  • Enabel au Burkina Faso et l’OCADES pour la réinsertion socio-économique des survivantes de violences basées sur le genre et l’autonomisation économique des familles d’accueil
  • Enabel au Burkina Faso et l’OCADES pour la réinsertion socio-économique des survivantes de violences basées sur le genre et l’autonomisation économique des familles d’accueil
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