Burundi : Un réseau d’infrastructures hydroagricoles réceptionné définitivement dans la région de l’Imbo Nord

  • PAIOSA : Un réseau d’infrastructures hydroagricoles réceptionnés définitivement dans la région de l’IMBO NORD


Depuis octobre 2018, le marché était lancé. Le coût total des travaux s’élève à 4.154.858,84 d’Euros, de quoi donner l’idée de la taille des travaux réalisés. Ce sont en effet 860 ha aménagés, un périmètre qui s’étend de part et d’autre de la RN5, allant de Kagazi jusqu’à Rusiga en commune Rugombo de la Province Cibitoke.

Les travaux, une fois terminés, ont été soumis au contrôle et observation à plusieurs reprises sur une période de quatre ans selon les clauses du contrat entre Enabel à travers le programme PAIOSA et le GROUPEMENT d’entreprises ECC/SOTRAMETECO l’entreprise qui a exécuté le marché, des travaux placés sous la surveillance technique d’un autre GROUPEMENT d’entreprises SHER-ARTELIA Madagascar, afin de s’assurer de leur qualité technique et de leur potentiel de durabilité.  

Ainsi, les travaux portaient sur la construction des canaux primaires, secondaires, tertiaires et arroseurs ; la construction des drains de colatures, de collecteurs, de décharges ainsi que les drains de ceinture pour la protection du périmètre irrigué. A ces travaux s’ajoutent 17 ravines protégés par la plantation de fascines en matériaux vivants, le raccordement des canaux principaux, la consolidation des canaux primaires ainsi que la construction des ouvrages de répartition et de distribution d’eau.  

Ces travaux figurent parmi ceux qui viennent compléter les infrastructures hydroagricoles mises en place par le PAIOSA depuis 2012 à travers d’autres marchés débutés par la construction de la prise d’eau sur la rivière NYAMAGANA et ses deux canaux primaires, secondaires, tertiaires et arroseurs qui irriguaient jusque-là une étendue de 2140 hectares.  

Des pistes pour désenclaver le périmètre irrigué

Pour une aussi grande étendue aménagée, impossible d’y faciliter la circulation et l’accès sans renforcer et réhabiliter les pistes qui y mènent sur plus d’une dizaine de km. Ainsi, les travaux ont été complétés par la réhabilitation des pistes du périmètre avec l’aménagement de drains latéraux et de drains divergents. Des ouvrages d’art pour le franchissement des canaux et drains ont également été construits sans oublier l’achèvement d’autres pistes réhabilitées au cours des marchés précédents sur 14,2km.

Des infrastructures à impacts

Pour le conseiller économique du Gouverneur chargé du Développement de la province, les infrastructures mises en place force l’admiration et la satisfaction de l’administration provinciale est totale. Cela est repris en chœur par les bénéficiaires directes qui affirment qu’avant les travaux, on ne pouvait pas cultiver le riz dans le périmètre faute d’eau.

Du coup, les pratiques agricoles ont changé depuis la mise en place de ces infrastructures d’irrigation. Les cultures traditionnelles ont cédé la place aux cultures du marché notamment le riz et les fruits. Les prix de location d’un hectare ont augmenté, passant de 150.000fbu à 400.000fbu pour le riz. L’accès des véhicules aux zones de production facilitent l’acheminement de la production des champs aux hangars de stockage ou des champs aux marchés locaux. Bref les habitants de la localité ont renoué avec l’agriculture qu’on avait tendance à abandonner au profit des activités commerciales et l’exode rural et les rendements n’ont cessé d’augmenter, passant de 0.5 tonnes par hectare pour le riz à 3.5 voire 4 tonnes par hectares. On n'a pas de statistiques, mais l'administration et les habitants de la province affirment que le périmètre irrigué est aussi le premier fournisseur des fruits et légumes au Burundi : mangues, pastèques, agrumes, aubergines, tomates, etc. Avec la disponibilité de l’eau, des pisciculteurs commencent aussi à se multiplier dans le périmètre, discutant l’eau d’irrigation avec les autres agriculteurs du périmètre et les promoteurs des étangs piscicoles en cours d’installation.

Les infrastructures hydroagricoles sont à la base du développement agricole. Elles constituent un préalable à toute autre activité agricole. Pour l’IMBO Nord, ça va au-delà de cette simple formule parce qu’avant la construction de la prise d’eau sur la rivière NYAMAGANA, personne n'aurait jamais rêver produire en contre-saison du riz, des tomates et d’autres cultures exigeant beaucoup d’eau comme c’est le cas aujourd’hui. 
Les travaux de vérification et de réception définitive des infrastructures mises en place ont duré une semaine, du 14 au 18 mars 2022.

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