Fournir
un accès à des latrines est une condition essentielle de la
réalisation des objectifs de santé et d’assainissement, mais garantir la durabilité et un entretien approprié de ces installations n’est pas une mince
affaire.
Une
innovation importante menée par le programma hydraulique vilageoise et pastorale dans la région de Dosso (PHVP2) est l’occasion de rappeler
qu’il est essentiel de documenter et de faire connaître les innovations et les
meilleures pratiques introduites par les différentes interventions CTB.
Une latrine de qualité, élément indispensable pour une famille
Au
cours de la première phase, le PHVP2 a mobilisé des ressources pour la
construction de 2.200 latrines familiales, qui permettent de couvrir les
besoins d’assainissement de 15.407 personnes. Mais au cours de l’évaluation de
cette première phase, 5 ans après la construction des latrines familiales, il a été trouvé que la plupart se trouvaient déjà en mauvais état,
soit effondrées, soit affaissées, soit pleines avec l’impossibilité d’en faire
le vidange. Il s’est donc avéré nécessaire d’avoir une réflexion technique sur le sujet, afin d’améliorer les pratiques d’assainissement dans les familles.
Un
des problèmes majeurs, a été l’utilisation du banco pour la
construction de la fosse. En effet, le banco ne concorde pas avec les exigences
du terrain dans la zone de dallol où l’argile utilisée est sablonneuse. De
plus, le banco, n’étant du matériel solide, les fosses avaient tendance à
s’effondrer lors du vidange. Ces simples observations ont soulevé la question
suivante: comment
assurer la possibilité de faire le vidange et une meilleure durabilité de
l’ouvrage ?
Suite
à cette interrogation, le projet a abouti à la conception d’un nouveau modèle
de latrine avec double fosses, construit en matériaux plus durables comme les
briques en ciment. Un
système simple mais efficace avec deux grands avantages. D’une part, la
structure est construite avec des matériaux plus durables. D’autre part, les
fosses doubles fonctionnent d’une manière alternante. C’est-à-dire que les
deux fosses ne sont pas utilisées en même temps. Lorsque une fosse fonctionne,
une autre est fermée et attendent son ouverture au moment où la première est
pleine. Une fosse pleine est fermée pendant 24 mois pour permettre la
décomposition. Les
résidus sont transportés aux champs pour l’agriculture.
Ce
type de latrine convient particulièrement au Niger car on n’a pas besoin d’eau
pour les faire fonctionner, leur entretien est facile. Toutefois, cette
amélioration implique aussi des coûts de construction plus élevés, il passent
de 15.000 FCFA à 55.000 FCA par latrine.
L'equipe du PHVP2 en a tiré la leçon qu’améliorer l’assainissement ne se limite
pas à la construction. La réflexion et l’évaluation d’initiatives précédentes
permettent de se rendre compte des réussites, mais également d’éventuelles erreurs
ou points d’amélioration. Mais cette démarche permet surtout de prendre les
mesures nécessaires pour renforcer les points forts du projet, et travailler sur l’amélioration des points faibles.