16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes

  • 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes

Les autorités de Masi-Manimba engagées à décourager des arrangements à l’amiable dans les cas des violences sexuelles

« En cette journée, nous, autorités de Masi-Manimba, nous engageons à combattre toutes ces formes de violences faites à l’égard de la femme et de la jeune fille dans nos milieux, à lutter contre toutes les pratiques malsaines qui favorisent les violences sexuelles, à dénoncer les auteurs des violences et à les traduire en justice, à décourager principalement la pratique des arrangements à l’amiable, à lutter contre la stigmatisation à l’égard des femmes victimes des violences sexuelles », c’est en ces termes que 25 autorités politico-administratives, policières et judiciaires du territoire de Masi-Manimba se sont engagées à lutter contre toutes formes de violences faites à l’égard de la femme et de la jeune fille dans leur territoire.  

Cet engagement a été pris, le samedi 25 novembre dernier, au terme d’une campagne de sensibilisation organisée. 

Sous le thème ‘Ne laisser personne pour compte : mettre fin à la violence contre les femmes et les filles’, une série d’activités a été organisée dans le territoire de Masi-Manimba et dans la zone de santé de Mosango, dans le but d’influencer les décideurs à prendre ce type d’engagement tout azimut. C’est en vue d’éclairer leur lanterne qu’une conférence-débat a été animée par le Président du Tripaix de Masi-Manimba, afin de rappeler les différentes infractions des violences sexuelles ainsi que les pratiques qui encouragent ces violences. « La loi ne prévoit pas des arrangements à l’amiable, ni des amendes à concurrence de la condamnation à un nombre d’années de prison. Ici, les us et les coutumes qui entrent en contradiction avec la loi doivent être abandonnés. Il est clair que les chefs coutumiers et des villages ne sont pas des Officiers de Police Judiciaire ni juges du parquet pour interférer dans l’administration de la justice sur cette question. Les habitudes du genre aller déposer la fille dans la famille du violeur moyennant paiement d’une somme d’argent ou des biens en nature sont passibles de plusieurs autres infractions comme le mariage forcé, la prostitution forcée, l’obstruction à la justice, en dehors du viol, qui sont aussi sévèrement sanctionnées. Il faut dénoncer le violeur et non l’obliger à épouser la victime. », a martelé le président du Tripaix de Masi-Manimba, devant des responsables territoriaux et un parterre d’élèves de l’ITM/Mosango. 

Au cours d’une journée marathon à Mosango, l’assistance a été conviée successivement à des séances d’information et à des activités ludiques comme une caravane motorisée, un match de football entre deux équipes des jeunes filles, deux pièces de théâtre et la déclamation des poèmes sur les pratiques favorisant les violences sexuelles et leurs conséquences. 

« Oui, les cas de viol ou de violences sexuelles sont nombreux dans le territoire de Masi-Manimba. Malheureusement, la population jusque-là demeure ignorante de la problématique de la dénonciation. Certains mêmes disent que le recours à l’arrangement à l’amiable se justifie à cause de la lenteur de la justice et au nom de la pudeur. Je peux vous citer des cas récents de MULUMA (sur la N1) où une gamine de 2 ans a été violée, je crois le 25 octobre dernier, par son oncle qui est une personne vivant avec handicap ; dans ce même village, en 2016 une autre fille avait été violée, engrossée et infectée même au VIH.  Pour moi, cette activité est une innovation parce qu’elle encourage la dénonciation et qu’elle a permis de faire prendre conscience que la lutte contre les violences sexuelles est une affaire de tous. Ç’a interpellé tout le monde », a dit satisfaite Madame Adrienne Tabala,  responsable du service étatique Genre dans le territoire de Masi-Manimba. 

- par Dominique KADIMAMUYA

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