PARJI
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Burkina Faso
Du 14 au 18 octobre 2024, Enabel en collaboration avec la Société Burkinabè de Médecine Légale (SO.BU.MEL) a organisé un atelier de formation des médecins légistes sur l’anthropologie médico-légale. Première du genre au Burkina Faso cette formation avait pour objectif de renforcer les compétences des médecins légistes sur l’anthropologie médico-légale afin de contribuer activement à la manifestation de la vérité et permettre la restauration de la dignité de la personne disparue.
Cet atelier entre dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Appui au Renforcement de la Justice pour lutter contre l’Impunité (PARJI) débuté en 2021. Le PARJI est financé par l’Union européenne et prend fin en octobre 2024. La formation des médecins légistes s’inscrit dans l’atteinte de l’objectif spécifique 2 du PARJI notamment le renforcement du système judiciaire à travers certains chantiers prioritaires tels que le renforcement des capacités des services de médecine légale dans le but de répondre aux besoins des justiciables et des acteurs judiciaires.
Discipline qui intervient dans la sphère judiciaire pour apporter des réponses scientifiques dans la quête de vérité dans le cadre de certains crimes et délits contre les personnes, notamment les crimes de sang, les agressions sexuelles, les violences basées sur le genre, en somme toutes les atteintes à l’intégrité physique des personnes, la médecine légale est plus qu’une nécessité pour le Burkina Faso. En effet, la situation sécuritaire que vit le pays, caractérisée par les attaques terroristes avec son lot de victimes (civiles ou militaires) a accru les interventions de la médecine légale dans la conduite des procédures judiciaires aussi bien devant les juridictions pénales que civiles.
« Cela démontre à nouveau, si besoin en était que cette discipline prend de plus en plus de l’importance dans la conduite des dossiers en matière pénale et mérite donc une attention particulière. C’est pourquoi, Enabel et l’Union européenne, à travers le PARJI, n’ont pas hésité un seul instant à accompagner la présente activité. » dixit Julie VAN DER SMISSEN, Programme Manager à Enabel au Burkina Faso lors de son allocution à la cérémonie de clôture de la formation.
De façon spécifique, les 11 apprenants ont acquis des connaissances dans plusieurs domaines de l’anthropologie médico-légale. Ils ont appris entre autres : l’identification reconstructive du squelette et des ossements, l’identification comparative en cas de découverte d’un squelette, la détermination des circonstances de survenue et de la cause de la mort en cas de découverte d’un squelette et la rédaction du rapport d’expertise d’anthropologie médico-légale. Les exercices pratiques et les partages d’expériences qui ont meublé ces 5 jours de formation ont rendus encore plus opérationnels ces 11 médecins légistes, tous·tes membres de la SO.BU.MEL. « Je peux vous certifier qu’au sortir de cette formation, nous sommes mieux outillés pour répondre aux sollicitations de la justice en matière d’anthropologie médico-légale », foi de Dr DOUDOULGOU Béraré, médecin légiste au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Bogodogo et porte-parole des impétrants.
Pour les acteurs·ices de la justice, la médecine légale est plus que nécessaire pour la découverte de la vérité. « En matière de décès et de découverte de cadavre, le code de procédure pénale institue la possibilité pour le procureur du Faso en vue de rapporter la preuve dans la procédure de requérir toute expertise technique ou scientifique. En la matière, la médecine légale est en mesure de nous offrir des preuves scientifiques », confirme Lafama Prosper Thiombiano, procureur du Faso près le tribunal de grande instance Ouaga II qui confirme collaborer étroitement avec les médecins légistes de la SO.BU.MEL sur plusieurs dossiers dans son parquet. Cet appui scientifique des médecins légistes dans la quête de vérité dans les procédures judiciaire, contribue à rendre plus efficacement la justice et ainsi lutter contre le sentiment d’impunité.
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