Le troupeau est aux éleveurs nigériens ce qu'un compte en banque est à la plupart d'entre nous. Il faut en prendre soin. Parmi les nombreuses mesures de
soutien proposées aux éleveurs du Sahel nigérien, la CTB finance des
programmes de vaccination du bétail et des points de vente sous le contrôle des
communes.
A 150 km à l'est
de la capitale Niamey, le marché de Gouala est le plus important de la commune
de Kiéché. Chaque mercredi, toutes sortes de marchandises s’échangent du matin
au soir dans une ambiance joyeuse et poussiéreuse. Mais tandis que les
commerçants présentent leurs produits sur des étals bien alignés, le business
du bétail se faisait dans une belle anarchie. Impossible d’en contrôler les
échanges.
Il y a deux ans, la
mairie de Kiéché a donc décidé de faire le ménage dans le marché. Grâce à l’appui
de la CTB, elle a réussi à construire deux marchés de bétail à Gouala. Un
parc à petits ruminants – moutons et chèvres – où l’entrée est fixée à 50 FCFA par tête et à
200 FCFA par vente, et un parc à gros ruminants – bovins et camélidés – qui engrange
des montants plus importants, car la valeur d’une vache est bien supérieure à
celle d’une chèvre. Ces marchés ont connu un succès immédiat qui permet non
seulement d’optimiser les échanges entre acheteurs et vendeurs.
«On s’est levé à Kiéché, » nous confirme Boubacar China, président du comité de
gestion du marché de bétail à Gouala. « C’est
vrai que notre système de taxation nous permet d’investir davantage dans le
développement de notre commune, mais il ne faut pas oublier que nous avons surtout
institué ce marché pour éviter les
plaintes entre les populations, » explique-t-il. Il relate que pour chaque
animal vendu, le comité établit un ticket de vente. Sur ce ticket, qui constitue
la carte d’assurance contre les tracasseries, sont mentionnés le nom du
vendeur, les caractéristiques extérieures de l’animal et toutes les indications
permettant d’identifier l’animal et de disculper, le cas échéant, son
propriétaire. « Et comme ça, il n’y
a plus d’accusations de vol ni d’autres chamailleries, » nous dit-il. « Toutes les transactions sont désormais bien
documentées. »
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