Dans le cadre du suivi des activités du projet OKD, la Programme Manager d’Enabel, Julie Van der Smissen a effectué une visite terrain le 06 novembre 2025 à Kaya et Boussouma. De la foire des produits forestiers non ligneux (PFNL) à la rencontre avec les autorités locales, en passant par la découverte d’initiatives agricoles intégrées, cette mission a permis de mesurer les effets concrets du projet sur ses cibles directes, notamment les femmes et les personnes déplacées internes.
Valorisation des PFNL : entre qualité, hygiène et entrepreneuriat féminin
La journée a débuté par la visite de la foire des produits forestiers non ligneux, où plusieurs coopératives ont exposé leurs produits : moringa, arachides, pains de singe, entre autres. (Cette foire a été organisée avec le financement d’Enabel afin de mettre en lumières les entreprises qu’elle accompagne et de leur faciliter l’accès aux marchés). Les visiteurs ont pu par ailleurs constater la qualité des produits, mais aussi l’effort mis dans le conditionnement et le marketing. Ces éléments contribuent non seulement à la valorisation des produits, mais aussi à leur meilleure conservation et à leur conformité aux normes d’hygiène.Lors de la cérémonie d’ouverture, plusieurs coopératives dirigées par des femmes ont été dotées en équipements. Une initiative saluée, par Rasmata GANGO, transformatrice de balanites en huile et en savon qui a reçu un tricycle, un frigo, une glacière, etc. Pour elle, cet équipement répond à un besoin qu’elle a exprimé dans le but d’améliorer son activité. « En tant que déplacée interne, je n’avais plus d’équipement pour mes activités et cela vient comme un ouf de soulagement. Nous disons vraiment merci. » dit-elle. L’accompagnement par des coachs et l’accès facilité au crédit ont également été soulignés comme des leviers essentiels pour renforcer la confiance des bénéficiaires et structurer leurs ambitions.
Une ferme modèle au service de l’inclusion
La délégation s’est ensuite rendue dans la ferme Happy Breeder, une ferme intégrée combinant agriculture, maraîchage, pisciculture et élevage. Ce modèle économique innovant offre des opportunités d’emploi à des femmes déplacées internes, tout en favorisant leur insertion sociale. Grâce au projet, la ferme a pu investir dans des infrastructures de conservation, notamment pour le riz, et améliorer son système d’irrigation. Elle sert également de centre de formation et de stage pour les jeunes et les femmes.
Désenclavement et développement local
La visite s’est poursuivie à la mairie de Boussouma, où les échanges ont porté sur les priorités locales en matière de développement. L’équipe d’Enabel accompagnée, de la Délégation spéciale de Boussouma, s’est rendue sur une piste rurale. Cette piste a été financée par le projet OKD, pour désenclaver des zones agricoles et d’élevage. Ces infrastructures facilitent non seulement l’accès aux marchés, mais ont aussi un impact social fort : les femmes témoignent déjà d’une amélioration significative du transport en cas d’accouchement, réduisant ainsi les risques liés aux complications. Le premier vice-président de la délégation spéciale de Boussouma, Sonkogl Naaba Saaga a souligné l’importance de cette piste pour la commune. « Depuis que nous sommes là, vous avez vu des charrettes, des tricycles emprunter la piste. Tout ça, c’est pour évacuer les récoltes, parce que cette zone constitue un grenier pour nous, tant sur le plan agricole qu’en matière d’élevage. » a-t-il indiqué. Un autre aspect marquant du projet est l’implication directe des femmes dans la réalisation des pistes. Formées aux techniques de construction et d’entretien, elles ont non seulement perçu des revenus, mais ont aussi constitué une épargne pour développer des activités génératrices de revenus. Ce processus a renforcé leur confiance en elles et modifié positivement le regard de la communauté sur leur rôle dans le développement local.
À l’issue de la visite, Julie Van der Smissen pense que ce projet OKD, démontre ses résultats. « On voit que non seulement il y a de l'activité économique qui se crée, que cela crée par ricochet de l'emploi et que les bénéfices sont réinvestis, mais aussi que cette activité économique est souvent tournée vers la souveraineté alimentaire » a -telle souligné. Elle a également affirmé que le projet : « renforce aussi la cohésion sociale et il y a énormément de bénéfices sociaux au-delà des bénéfices économiques ». C’est pourquoi, la Programme Manager a estimé pouvoir, « dire que le projet est un succès et on peut être assez fiers de l'idée de ce projet ». Alors que le projet OKD poursuit sa mise en œuvre, ses effets sur les communautés locales, notamment les femmes et les personnes vulnérables, sont déjà visibles et significatifs. En associant innovation, inclusion et développement durable, il illustre la capacité des projets de coopération à transformer durablement les territoires. Et à mi-parcours, les résultats laissent présager un impact encore plus grand pour les années à venir.
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