En réponse à la situation d’insécurité dans la région du Centre-Est qui a contraint environ 288 établissements à fermer les portes et à plus de 46 000 élèves d’abandonner les bancs (données du Secrétariat technique de l’Education en Situation d’Urgence), l’Agence belge de développement Enabel appuie l’Association Tin Tua (ATT) , dans la mise en œuvre d’activités d’éducation en situation d’urgence dans cette région.
Cet appui vise l’amélioration de l’accès des enfants d’âge scolaire (6-17 ans) déplacés, à une éducation inclusive de qualité dans un environnement sûr et protecteur. Dans le cadre de cette intervention, il a été initié une série de sessions de formation pour renforcer la capacité des enseignants et autres acteurs de l’enseignement sur la promotion de l’éducation à la paix en milieu scolaire.
Dans la province du Kouritenga qui accueille beaucoup d’élèves déplacés internes du fait de l’insécurité que vit le Burkina Faso, lorsque ceux-ci arrivent, les enseignants n’ont pas assez de connaissances et de compétences pour se comporter envers eux et pour les aider à s’insérer sur le plan social.
Synergie d’action entre Tin Tua et Enabel pour un secteur éducatif résilient
C’est pourquoi le consortium Tin Tua et Enfants du Monde, avec l’accompagnement d’Enabel au Burkina Faso, accompagnent les acteurs scolaires pour l’élaboration et la réalisation de modules de formation en vue de permettre aux établissements de pouvoir traverser la crise sécuritaire avec moins de problèmesEnabel et son partenaire Tin Tua ont manifesté leur volonté d’accompagner le secteur éducatif au Burkina Faso qui connait en ce moment des difficultés d’ordre sécuritaire. Ils ont voulu renforcer les compétences des acteurs de l’éducation sur plusieurs thématiques afin de leur permettre de demeurer résilients et aptes à affronter la situation délétère et de fragilité causée par l’insécurité.
Une série de quatre sessions de formation a été déroulée. Ces sessions ont été consacrées à la protection de l’enfant, le « safe school », le danger des mines et l’éducation à la paix, des thématiques jugés pertinentes par les bénéficiaires qui estiment que tout le travail des acteurs de l’éducation consiste à amener les élèves, les autres acteurs et partenaires à cultiver le « vivre ensemble ». Car disent-ils, « il est difficile d’avoir un climat sécurisé propice à l’éducation des enfants du pays si entre acteurs et partenaires, il existe des difficultés de compréhension et tout ordre ».
Des formations qui donnent des rudiments pour mieux faire face à la situation d’insécurité
Environ 800 enseignants, chefs d’établissements, élèves et parents d’élèves ont bénéficié de la série de formation qui vise à outiller les acteurs et les partenaires de l’éducation en connaissances afin qu’ils puissent s’accepter mutuellement et savoir comment faire pour assurer la continuité de l’activité d’éducative malgré les conditions difficiles liées à l’insécurité.
Pour M. Dieudonné BELEMSIGRI directeur provincial des enseignement primaires et post-primaires de la province du Kouritenga qui s’appuie sur la qualité des échanges au cours des sessions de formation, l’exercice répond à un besoin réel des acteurs de terrain. Encore selon lui, il arrive que des acteurs ou des partenaires en l’occurrence les partenaires sociaux comme les associations de parents d’élèves (APE) qui veulent parfois se donner à fond à l’éducation mais il leur manque les connaissances face à la situation actuelle auquel le monde éducatif burkinabè est confronté.
La formation dispensée permet de leur donner la bonne information pour les aider à mieux connaître les contraintes liées à l’école et son environnement en vue de pouvoir à leur tour épauler efficacement les acteurs directs de l’éducation. Il en est de même pour les enseignants et les chefs d’établissement qui ne savent toujours comment se comporter face à la situation d’insécurité chronique et son lot de conséquences sur le système éducatif. Ces formations leur donnent des rudiments pour pouvoir mieux se comporter face à une situation d’insécurité tout comme elles les aide à mieux accueillir et à mieux accepter les élèves déplacés internes qui viennent des zones à fort défis sécuritaire.
Un·e enseignant·e qui est formé·e est un·e démultiplicateur·trice de connaissance pour les autres et lors des conseils d’enseignement, les 800 enseignant·es formé·es entendent partager les connaissances reçues avec le reste du personnel enseignant de la zone afin qu’ensemble, ils·elles puissent impacter positivement leur environnement scolaire.
Focus sur la recherche de la paix
Les modules d’enseignement développés par Tin Tua/Enfants du Monde en collaboration avec Enabel, se rapportent à la thématique « paix en milieu scolaire ». Il s’agit de modules qui prônent la sensibilisation et l’information dans le domaine de la paix ainsi que son fondement pour aider les acteurs de l’enseignement à se focaliser sur le travail, la compréhension et le succès basés sur la paix.
La région du Centre-Est est touchée par le phénomène d’insécurité et il était indiqué d’amener les acteurs scolaires à s’informer par exemple sur la nocivité des mines. Comment ces mines peuvent être traités, comment sauver des vies face à ces mines et comment éviter les travers ou les conséquences de ces mines ? Les bénéficiaires des sessions de formation ont pu s’enquérir de la notion d’éducation en situation d’urgence. Ce module a été développé pour permettre aux acteurs de mieux s’organiser pour permettre à tous ceux et celles qui n’ont plus de structures scolaires actuellement de pouvoir bénéficier d’encadrement et à ne pas rester sur le banc de touche tout simplement parce des établissements scolaires de certaines zones sont inaccessibles du fait de l’insécurité.
Le thème sur la violence a aussi été développé pour permettre aux uns et aux autres de travailler pour le retour de la paix dans le pays.
Beaucoup d’enseignants bénéficiaires de la formation se disent comblés parce que les modules développés ont apporté une plus-value à leurs capacités de résilience et cela se répercutera positivement selon eux, sur la qualité de la formation de leurs élèves.
De l’avis de M. Seydou KABORE proviseur du lycée Kourita de Koupéla, coordonnateur des enseignants de l’enseignement post-primaire et secondaire de la province du Kouritenga, certains élèves se retrouveraient toujours sur le carreau ou dans la nature et grossiraient même le rang des terroristes, sans cette formation. « La formation nous permet d’œuvrer ensemble pour la consolidation de la concorde, de la stabilité et de la paix dans notre milieu de vie et de travail ». « Chaque acteur qu’il soit enseignant, élève ou parent d’élève, chacun a sa part de responsabilité dans la quête d’un retour à la paix et la stabilité. Si tout le monde est sensibilisé dans ce sens, nous pourront parvenir à plus de compréhension et à un mieux-être », dira-t-il tout en espérant pouvoir réinvestir les connaissances acquises au profit des élèves des différents établissements scolaires dans lesquels il intervient.
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