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Dans la région du Centre-Est du Burkina Faso, la production et commercialisation d'engrais organiques est boostée!

  • Production et commercialisation des engrais organiques : le marché est bien solvable dans la région du Centre-Est du Burkina Faso

La production à but commercial d’engrais organiques n’est pas courante dans la région du Centre-Est. Et pourtant, le marché y est bien solvable. Une étude sur le marché régional des engrais organiques réalisée par Enabel, dans la région du Centre-Est du Burkina Faso, fait des révélations.  


Une étude sur le marché régional des engrais organiques réalisée par Enabel, dans la région du Centre-Est du Burkina Faso a permis d’identifier cinq principaux types d’engrais organiques produits et utilisés à savoir (i) le compost, produit en tas ou dans des fosses compostières ; (ii) le compost à base d’effluents de biodigesteurs ; (iii) le fumier de parc ; (iv) les fientes de poules ; (v) la terre noire issue des décharges familiales. 

Il ressort de l’étude que la demande marchande solvable d’engrais organique est estimée à au moins 26 276 tonnes en 2019. Avec une moyenne de progression de 5,5% l’an, elle sera d’au moins 27 074 tonnes dans cinq ans pour une valeur de 1 082 960 000 FCFA en 2025.  

Mieux, la production du compost est en hausse, passant de 241 tonnes en 2015 à 303 tonnes en 2019, soit une progression de 25,7% en cinq ans. Cependant, si vous voulez y investir, tenez compte de certaines contraintes, entre autres, le besoin important d’eau dans des contextes où l’accès à l’eau est souvent difficile, la compétition de plus en plus forte pour l’accès aux matériaux que sont les résidus de récoltes, la paille, et dans une moindre mesure la raréfaction de la main d’œuvre en milieu rural.  

Un sous-secteur pourvoyeur d’emploi mais mal organisé 

L’analyse de la sous filière engrais organique indique qu’elle n’est pas organisée. Elle manque de visibilité et les acteurs n’ont pas encore perçu qu’elle peut être une source de revenus et de création d’emplois verts. A part le compost produit par le biodigesteur qui a un prix fixe. Les autres sont vendus au pif et parfois à la tête du client à des prix estimatifs allant de 12 à 30 FCFA le Kg.

Et portant, le marché des engrais organiques est estimé à 172 tonnes en 2019 et est dominé à 62,2% par le fumier de parc. La demande marchande solvable d’engrais organique est estimée à au moins 26 276 tonnes en 2019. Avec une moyenne de progression de 5,5% l’an, elle sera d’au moins 27 074 tonnes dans cinq ans pour une valeur de 1 082 960 000 FCFA en 2025. 

C’est dans ce contexte que le Projet D-ECOVERTE (Développement de l’Economie Verte au Centre Est) financé par Enabel à travers son intervention Entrepreneuriat inclusif et durable, porté par le consortium CEAS Suisse, CISV, La Fabrique, accompagne la mise en place d’unités de production, ainsi qu’une douzaine d’entreprises potentielles dans la région du Centre-Est afin de contribuer à booster de façon significative l’offre régionale en engrais organique. 

Cependant, l’utilisation de l’engrais organique subventionné par l’Etat pourrait être un rempart à la bonne promotion des engrais organiques. En effet, la seule région du Centre-Est a reçu 3 942 tonnes d’engrais chimique à prix subventionné durant la campagne agricole 2019/2020 d’une valeur de 1 300 860 000 FCFA. C’est dire donc que les politiques publiques ne sont pas encore en phase avec les ambitions nationales de développement durable dans l’agriculture.  

L’étude formule enfin trois propositions de leviers pour accompagner le développement du marché de l’engrais organique dans la région : (i) l’intensification de la production régionale d’engrais organique, (ii) le développement de la mise en marché des engrais organiques, (iii) l’amélioration des conditions cadres en faveur des engrais organiques.


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