Appui au développement du secteur (para)portuaire

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Projet PASPort au Bénin : Après 28 mois d’exécution, près de 60% du budget déjà engagé!


Améliorer la compétitivité du secteur portuaire à travers l’amélioration du climat des affaires et le renforcement de la performance des acteurs (para) portuaires; c’est l’objectif visé par le Projet d’Appui au développement du secteur para (portuaire) ''PASPort''. Exécuté par l’Agence belge de développement ''Enabel'' sur financement de la Belgique, le projet après 2 années de mise en œuvre a été passé en revue par des évaluateurs externes. Au terme de leur mission d’évaluation, l’équipe des consultants composée des sieurs Hubert Cathala (Chef d’équipe) , Olivier Crouzier et Siddick Moubachirou Experts portuaires ont partagé avec l’ensemble des acteurs et bénéficiaires du projet les résultats issus de cette évaluation. C’était à la salle de réunion du Port Autonome de Cotonou le lundi 22 Novembre 2021.

De cette restitution, il ressort que le projet PASPort en 28 mois d’exécution a développé une approche systémique d’appui aux acteurs en amont et en aval de la chaîne logistique ayant le Port Autonome de Cotonou (PAC) en son cœur en identifiant à ce stade 123 actions particulières au profit d’environ 25 services, directions, agences, ministères.  Cet effort intense a permis à la fois de réfléchir avec l’ensemble des acteurs pour décider des actions prioritaires à engager afin de les aider à mieux assumer leur mandat et faire face à des problématiques spécifiques, mais aussi a été l’occasion pour l’équipe du projet de saisir des opportunités de collaboration dans plusieurs domaines qui n’avaient pas pu être identifiés lors de l’élaboration de la stratégie initiale du projet. C’est ainsi que ces 28 premiers mois auront permis d’affecter globalement près de 93% du budget dédié spécifiquement aux actions.

Le projet PASPort va consacrer environ 70% de son budget à des actions de formation ou de consultances, et 30% environ à des actions d’équipement, ou d’aménagement au profit des structures partenaires.

Au terme de ces 28 mois d’activité, environ 35 % de son budget global de 10 millions d’euros a été décaissé, et ce grâce à l’engagement notamment de 74 actions sur les 123 identifiées. C’est au niveau du PAC que l’équipe d’évaluation a pu constater les premiers effets de l’ensemble des actions engagées. En effet le taux d’exécution du budget du résultat 2 dédié au PAC est de près de 53% et pratiquement 90% du budget est déjà engagé, c’est-à-dire déjà signé et en cours, à mi-parcours du projet.

Selon les évaluateurs, les représentants des parties prenantes rencontrés au cours des 25 réunions d’échanges organisées lors de la semaine d’évaluation, ont unanimement apprécié les méthodes de suivi et d’exécution des différents chantiers en cours dans le projet. Les évaluateurs avaient pu, à travers la préparation réalisée par l’équipe projet, bénéficier de la remise d’un rapport d’auto évaluation leur donnant une mesure à mi-parcours des indicateurs prévus et une estimation de l’atteignabilité des indicateurs à terme du projet.

Le projet PASPort est en train d’aider le Ministère des Infrastructures et Transports (MIT) à revoir la stratégie nationale de la Protection, Sécurité et Sûreté Maritime, la validation et l’appropriation du Plan SAR (Search And Rescue) Maritime du Bénin, la rédaction de la nouvelle loi sur le transport routier, l’actualisation de l’ancien décret sur le transport terrestre et l’appui à l’élaboration de tous ses décrets, l’élaboration de l’atlas de vulnérabilité des côtes à la pollution par les hydrocarbures. Par ailleurs, afin que soit prise en compte la problématique environnementale au niveau portuaire, le projet PASPort a aussi accompagné sur plus d’une année le Ministère en charge du cadre de vie et développement durable (MCVDD) à la révision complète de la loi sur l’environnement et l’appui à l’élaboration ou l’actualisation de la totalité des décrets de cette loi. Toujours au titre de ce résultat 1, la collaboration en cours avec l’Agence Nationale de transport terrestre (ANaTT) concernant les modalités de gestion du fret de marchandises transitant par le Bénin et la révision du contenu et des modalités du permis de conduire poids lourds font notamment partie des actions très attendues pour les deux prochaines années d’exécution du projet PASPort.

Pour ce qui concerne le résultat 2 du projet dédié entièrement au Port Autonome de Cotonou, il est très important de considérer que près de 85 % du budget déjà décaissé a été orienté vers des actions de formation ou des études de faisabilité ou d’expertises spécifiques. Parmi les actions majeures, à la fois en termes de budget et en termes de visibilité fondamentale pour le PAC, se situe l’action dédiée au recyclage complet de tous les équipages des remorqueurs et pilotes (au départ 25 agents) et des pilotes de navires (au départ 10 agents). La capacité d’un Port à assumer cette fonction de base est la première des étapes pour un Port qui veut rester attractif, et au-delà qui souhaite accueillir des navires de plus grande taille. Bien entendu, l’effort de formation réalisé par le projet PASPort au cours des 28 premiers mois a ciblé la quasi-totalité des directions et services du PAC, avec notamment un gros effort dans l’appui à la digitalisation (avec un investissement en matériel et logiciel par ailleurs), mais aussi au niveau de la direction des affaires juridiques et du contentieux, du service de génie mécanique et électrique, du service de l’audit interne, de la capitainerie. Ces formations avaient pour objet de renforcer donc aussi bien la maîtrise du cœur de métier au niveau du personnel tout comme les fonctions supports et les domaines transversaux.

En ce qui concerne le troisième résultat relatif à l’amélioration de la mise en œuvre de la politique environnementale pour les acteurs
portuaires, les évaluateurs ont pu constater l’engagement de plusieurs actions à trois niveaux différents :
-        Des actions au profit du PAC, don’t notamment l’engagement d’études sur la pollution des sédiments dans le bassin portuaire, l’initiation d’une cartographie de la pollution dans l’enceinte portuaire, l’acquisition de matériel de laboratoire pour la Plateforme Portuaire de Surveillance Environnementale (PPSE) et la signature d’une convention de subsides entre Enabel et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en vue de suivre les espèces envahissantes ;

- Des actions au profit des autres acteurs portuaires, et ce à travers la prochaine initiation d’une collaboration avec notamment le Laboratoire des Sciences et Techniques de l’Eau et de l’Environnement relevant de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) et le PAC sur plusieurs thèmes liés à la pollution dans le secteur portuaire, y compris les campagnes d’analyses de l’eau ;
-        Des actions au profit des acteurs étatiques en charge du contrôle et de la régulation du volet environnemental dans le secteur portuaire, avec trois principaux partenaires don’t la brigade spéciale forestière du Port, le centre de quarantaine et de fumigation végétale du Port, la brigade canine relevant de la Direction Générale de la Police Républicaine (DGPR) en vue du contrôle des trafics d’ivoire et d’écailles de pangolins, en collaboration avec l’ONG internationale IFAW.

Du point de vue tant de la pertinence que de l'efficience et l’efficacité du projet PASPort, les évaluateurs ont fait part de leur appréciation positive sur la base des échanges et des données collectées. Plus spécifiquement ils ont pu observer et apprécier l’approche d’Enabel concernant le transfert de compétences, basée sur le concept de parcours d’acquisition des compétences caractérisé par ces trois phases de diagnostic, de formation, et d’accompagnement sur place post formation. Cette approche a permis une véritable professionnalisation du personnel. Ils ont aussi apprécié la démarche d’élaboration participative des termes de références des requêtes d’appui, permettant de décomposer les problématiques à traiter à partir d’exemples concrets et d’approches processus. Ils ont enfin aussi constaté, au niveau des actions réalisées pour le PAC, le souci d’élaborer d’un commun accord un ensemble d’indicateurs et de critères d’évaluation permettant à terme d’apprécier les effets et les impacts de l’investissement en formation. Un point très significatif a été également noté, celui de la bonne collaboration entre les deux entités publiques belges à savoir Enabel et le Port d’Anvers (PAI) dans la mise en œuvre de ce projet, qui ont chacun su et pu travailler de manière complémentaire sur les divers segments de la chaîne logistique, ce qui constitue certainement pour la Belgique une expérience très réussie qui pourra être répliquée ailleurs et poursuivie bien entendu au Bénin.

Les principales Leçons apprises selon les évaluateurs  :

* L’activité d’Enabel est maintenant établie à un bon niveau et produit un ensemble de résultats impressionnants.
* Le nombre des actions correspondant aux sous résultats est très élevé et il est souhaitable de les réduire lorsque l’atteinte de ces derniers dans les délais impartis devient critique.
* La recherche de partenaires est généralement fructueuse mais il convient de les tester par la suite dans le temps
* Les méthodes et la manière de faire d’Enabel sont validées par les bénéficiaires qui apprécient la modestie, l’expertise et la qualité du travail de l’équipe d’Enabel ;
* Les bénéfices doivent être appréciés par rapport aux résultats identifiés mais également par rapport aux changements intrinsèques produits et aux facteurs synergétiques.







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