Appui au développement du secteur (para)portuaire

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Le Port autonome de Cotonou se modernise avec l’accompagnement d’Enabel et du Port d’Anvers


Démarré depuis juin 2019, le projet d’appui au secteur portuaire (PASPort) ambitionne d’améliorer la compétitivité du secteur portuaire au Bénin. Après une année de mise en œuvre, que retenir des actions menées dans le cadre de cet appui d'Enabel?


Pascaline ADJOFOGUE est originaire du Bénin. Elle a 25 ans et est aujourd’hui la première femme Capitaine des remorqueurs au Port Autonome de Cotonou. Elle a bénéficié d’une formation au Port d’Anvers dans l’équipage du Bénin grâce au partenariat Bénino-Belge.

« Lorsque j’ai commencé ma fonction en tant que capitaine de remorqueurs, je manœuvrais seulement avec les remorqueurs classiques. Je rêvais vraiment de manœuvrer les remorqueurs de type ASD (Remorquer Azimutal Stern Drive - capable de manœuvrer dans tous les sens). Par le biais d'Enabel au Bénin, j’ai eu cette opportunité et je suis partie à Anvers pour suivre cette formation. Je suis de retour dans mon pays pour manœuvrer désormais ces remorqueurs. Avec ce renforcement de capacité, je serais encore plus utile au Port Autonome de Cotonou dans l’atteinte de ses objectifs. Dans la sous-région, aujourd’hui je suis la seule femme qui manœuvre les remorqueurs de type ASD et j’en suis vraiment fière », nous dit-elle.  

La formation des pilotes et des équipages de remorqueurs
est le premier domaine d’investissement en formation soutenue par Enabel depuis 2019. Il se poursuit encore en 2020 et au-delà. A ce jour, la Belgique a déjà investi plus de 800.000 euros dans ce programme. Ce programme ciblait au départ un total de 35 agents dont 10 pilotes, 10 capitaines de remorqueurs et 15 matelots, et à ce jour 31 agents en ont déjà bénéficié.  

« Mon âge et mon genre ne comptent plus. Ce sont mes compétences, mon savoir-faire et mon autorité en tant que cheffe d’équipe qui comptent. J’ai aujourd’hui la responsabilité de mon équipage et du remorqueur, donc je ne tolère aucune largesse. C’est un métier éprouvant physiquement et psychologiquement. Le plus délicat pour moi est d’exercer mon autorité sur les membres de l’équipage sans les frustrer », déclare Pascaline.

Le premier succès évident de ce programme de formation est la réussite des 5 tests d’accostage des navires de 300 m en juillet et août dernier ; ce qui est une première au Bénin. Aussi, l’autre réussite fondamentale de ce programme, est que l’ensemble des procédures d’amarrage entre les remorqueurs et les navires, la collaboration entre les pilotes et les capitaines de remorqueurs ont été révisés et améliorés pour augmenter la sécurité de la manœuvre et son efficacité.

Désormais les navires pivotent à l’entrée dans le cercle d’évitage, et donc peuvent repartir la proue en avant contrairement à ce qui se faisait auparavant. 

La révision des procédures et la réorganisation de la Capitainerie
est le second programme de formation dans lequel Enabel s’est investi à travers son projet PAORC tout d’abord en 2019 puis son projet PASPort ensuite.
Pas moins de 132.000 euros ont déjà été investis dans cet effort qui recouvre aussi bien le planning des mouvements de navires, le suivi de l’exécution de ces mouvements que l’analyse et le rapportage sur les incidents. 

Par ailleurs, le PAC est désormais certifié International Ship and Port Facility Security (ISPS) « Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires » avec pour impact direct le respect des règles et normes concernant les installations portuaires, le contrôle des entrées et sorties dans un port. Afin de maintenir ladite certification, le PASPort a accompagné le PAC dans l’élaboration et l’appropriation d’un manuel de sûreté dès l’année 2019.

Pour 2021, il est attendu le démarrage effectif des activités sur les résultats n°1 intitulé « l’environnement des affaires portuaires et la confiance des opérateurs sont améliorés » et résultat n°3 intitulé « la performance du Port Autonome de Cotonou est renforcée » du projet et un engagement de 100 % du budget dédié au PAC.

Il sera également procédé à une évaluation des actions entreprises sur le résultat n°2 intitulé « la mise en œuvre de la problématique environnementale du secteur portuaire est améliorée » afin de mesurer les premiers impacts au niveau du Port de Cotonou.    

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