La préservation de l’environnement et
le maintien de la cohésion sociale sont des défis qui, au Burkina Faso sont intimement
associés à la question du foncier. Fort de ce constat, le pays travaille à
renforcer la sécurisation foncière qui passe en grande partie par le
renforcement des institutions et instances locales de gestion du foncier. Toutefois,
l’application des lois foncières se trouve confrontée à des difficultés d’ordre
technique et matériel.
Devant cette situation, Enabel s’est engagé auprès de son
partenaire burkinabè à soutenir les acteurs locaux pour une gestion et une
utilisation durable et inclusive du foncier et pour contribuer à la résolution
et à la prévention des conflits liés au foncier.
L’implication d’Enabel dans la gestion du foncier se fait
à travers son projet "Soutien à la décentralisation foncière, à la
prévention et la gestion des conflits autour de l’utilisation des terres et des
ressources naturelles dans treize (13) communes des régions du Centre Est,
Centre Nord et Plateau Central". Financé par l’Agence belge de
développement (Enabel) l’Observatoire National du Foncier au Burkina Faso
(ONF-BF) est le principal acteur de mise en œuvre de cette action.
Lors d’une session de renforcement de capacité tenue
par l’Observatoire National du Foncier au Burkina Faso (ONF-BF) en
collaboration avec les acteurs locaux (que sont les Services Provinciaux du
Foncier et de la Formation du Monde Rural ainsi que les Services Fonciers
Ruraux), cette
spécificité a été exprimée par la participation des femmes à l’activité et par
leurs contributions aux échanges. Organisée le 12 avril 2024 dans la commune de
Kando, province du Kouritenga, cette session avait pour objectif de renforcer
les capacités opérationnelles des instances locales de gestion du foncier que
sont les Commissions Foncières villageoises (CFV) et les Commissions de Conciliation
Foncière Villageoises (CCFV). Parmi les membres de ces instances, les femmes
sont assez représentées et leur présence à la formation en est une preuve
évidente. Pour YAMEOGO Sylvie, une des participantes, l’implication de la femme
dans la question foncière s’avère nécessaire. « De quelque manière que ce
soit, la femme est amenée à s’impliquer dans la gestion du foncier, affirme-t-elle.
Nos enfants peuvent hériter des lopins de terre de leurs pères qui par malheur pourraient
décéder en les laissant très jeunes ; et ces derniers vont donc faire face
à des difficultés dans la jouissance de leur propriété. En tant que mère, notre
rôle consiste, grâce aux instances mises en place, d’œuvre à sécuriser les
biens fonciers de toute la famille et de faciliter la résolution des conflits
qui y sont liés lorsque le cas se présente ».
En tant que membre des bureaux des
instances, Mme Sylvie YAMEOGO estime encore qu’il est de leur devoir de mener
des sensibilisations à l’endroit des femmes afin de les convaincre de la nécessité
de s’impliquer dans la sécurisation foncière. « Beaucoup d’entre nous
mènent des activités agricoles pour leur propre compte ou pour le compte de la
famille ; alors, garantir la sécurité des biens fonciers ne peut qu’être
bénéfique pour nous et pour la société », conclut-elle.
Au demeurant, malgré le cadre
juridique favorable en matière de droits fonciers au Burkina Faso, les femmes
sont souvent mises à l’écart dans les processus de décision au niveau familiale
et locale, en raison des pesanteurs socio-culturelles. Constater donc un engagement
des femmes dans les instances comme à Kando est une étape décisive et
encourageante pour leur implication intégrale dans la gestion du foncier.
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