Maroc: Tenue de la 2ème édition de l’école intensive sur la migration et l’asile

  • Seconde édition de l’école intensive sur la migration et l’asile ; des étudiants au service des personnes migrantes


La Seconde édition de l’école intensive sur la migration et l’asile a été organisée, du 28 au 31 mars 2022, à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II de Casablanca, dans le cadre du projet « Empowerment juridique des personnes migrantes » et avec l’appui de l’UCLouvain.

Espace de partage et d’incubation de compétences


L’école intensive sur le droit d’asile et de la migration était un moment de partage de connaissances et de renforcement des compétences des étudiants en droit des cliniques juridiques partenaires du projet. Durant cette deuxième édition, 75 étudiants et doctorants provenant d’universités marocaines (Université Mohamed V de Rabat, Université Hassan II de Casablanca, Université Abelmalek Saâdi de Tanger et Université Mohamed I d’Oujda) et tunisiennes (Université de Tunis, Université de Tunis El Manar, Université de Sfax et Université de Sousse) ont bénéficié de l’expertise d’institutions publiques marocaines comme le Ministère de la Justice, le Ministère de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, le Conseil national des droits de l’homme, mais également de l’expertise de professeurs universitaires marocains, tunisiens et belges, ainsi que de celle de représentants d’organisations internationales.
Les différentes sessions de l’école ont porté sur le partage de notions théoriques et de documents de références sur les normes juridiques nationales et internationales liées aux droits de la migration et de l’asile. Les participants ont également pris part à des sessions pratiques leur permettant d’analyser des questions d’accès aux droits et de développer des raisonnements juridiques sur la thématique migratoire qui les aideront dans leur future pratique clinique du droit. 

Un impact tangible sur les étudiants

« Ce qui a fait la particularité de cette école, c’est l’intervention de plusieurs intervenants de haut calibre qui ont été tous très généreux concernant le partage d’informations.
J’ai été marquée par la thématique en rapport avec le trafic des migrants et la traite des êtres humains notamment l’intervention d’un représentant du Ministère de la Justice et de la Commission nationale de lutte contre la traite et qui a présenté de façon détaillée la loi 27-14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains. Par ailleurs, la thématique relative à la migration et le travail m’a beaucoup intéressé puisque le droit du travail est un droit social qui tient une importance capitale dans le maintien du développement socio-économique de toutes les sociétés, et dans ce sens l’intervention d’une représentante du Ministère de l’emploi et de la formation professionnelle était pertinente étant donné qu’elle a porté sur les normes nationales liées aux travailleurs migrants. En plus des interventions très enrichissantes au cours de ces jours de formation, nous avons eu l’occasion de travailler sur des cas pratiques fictifs, en groupes, chose qui nous a permis de partager nos avis dans un cadre de débat, d’échange, et d’apprentissage surtout. »

Témoignage de Lamiaâ Azim, étudiante en deuxième année licence en droit à la faculté Hassan II Ain Chock de Casablanca et membre de la Clinique de droit de Casablanca. Des connaissances approfondies pour un meilleur appui des personnes migrantes      

A travers l’école intensive, la consolidation des connaissances va permettre aux étudiants membres des cliniques juridiques de mieux formuler et produire les avis juridiques à destination des personnes migrantes. Cela permet de contribuer à un meilleur accès aux droits pour cette population qui peut désormais compter sur la compétence des étudiants afin d’être mieux informée, sensibilisée et accompagnée dans l’accès à ses droits.  

« J’ai intégré la clinique juridique d’Oujda durant l’année universitaire 2019, motivé par des raisons personnelles relatives à mon parcours associatif et social avec les migrants depuis des années, ainsi qu’une motivation générée par nos professeurs du Laboratoire des droits de l’Homme et de la démocratie (Professeur Saadi, Professeur Aamarti, Professeur Aynaou…) qui nous ont inspiré par leur expertise et compétences en matière du droit international de la migration.
La participation à l’école intensive donnera plus d’efficacité et du bon fondement juridique à nos futurs avis juridiques et cela ne sera que bénéfique pour les demandeurs d’avis. Les fruits de l’école intensive sont déjà visibles dans mon travail associatif et dans mon travail clinique. La participation à l’école intensive m’a aussi beaucoup aidé pour la réalisation de  ma thèse de fin d’études en cycle Master qui aborde le thème du droit international de l’asile et du droit international des droits de l’Homme. » Témoignage de MOUSSAOUI MOHAMED ABDELLAH, étudiant en 2ème année Master des nouvelles dynamiques des droits de l’Homme à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’OUJDA.  MOUSSAOUI MOHAMED ABDELLAH est également actif au sein de l’association des Pionniers du changement pour le développement et la culture.

Dans une optique visant à intégrer la sphère académique dans la réflexion sur la thématique migratoire, le projet « Empowerment juridique des personnes migrantes » collabore depuis 2018 avec des universités marocaines et tunisiennes, à travers leurs cliniques juridiques, afin de renforcer l’enseignement et la recherche sur la question des migrations auprès des étudiants et des doctorants mais également afin d’appuyer les universités dans la mise en place de dynamiques permettant de favoriser leur impact sociétal notamment au travers des cliniques juridiques.
Cette collaboration se fait notamment au travers de partages d’expertises avec l’université belge Uclouvain. Les cliniques juridiques sont des structures pédagogiques universitaires qui permettent aux étudiants en droit de mettre en pratique leurs acquis théoriques à travers l’analyse de questions de droit. Ce processus permet, à travers des cas réels portant sur des défis d’accès aux droits, d’analyser différentes situations juridiques et de partager une analyse juridique de la situation (un avis juridique) visant à aider le bénéficiaire de la clinique dans son parcours d’accès à son droit. Afin d’appuyer les universités dans la formation des étudiants aux spécificités du droit des étrangers et du droit d’asile, mais également aux techniques d’analyse juridique, une session de 4 jours de formation a été organisée, dans la continuité de la Première édition de l’école intensive sur le droit d’asile et de la migration qui avait été organisée en novembre 2020, à l’Université Mohamed 1er d’Oujda.

Le projet « Empowerment juridique des personnes migrantes » est financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Enabel, au Maroc et en Tunisie. Au Maroc, le projet est mis en œuvre en partenariat avec le Ministère de la justice et le Département des Marocains résidant à l’étranger au sein du Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.
         


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