Le projet d’appui au développement rural (DEVRUR II) « Ouvrir des perspectives d’avenir » Mungo
légué ti kékéréké, a pour objectif de relancer les dynamiques socio-économiques dans les zones d’intervention fortement impactées par les
crises successives. Pour ce faire, le projet vise trois objectifs : (1) Le renforcement de la qualification professionnelle des acteurs de développement agricole et rural et
l’insertion professionnelle des jeunes en milieu rural ,(2) L'accroissement des
facteurs de production et des capacités de production et de
transformation locales par la réhabilitation des centres de
formation partenaires et l’équipement en infrastructures structurantes, (3) Le développement d'activités de
financement et d'offre de services non financiers qui soutiennent l’entrepreneuriat rural.
L'évaluation du projet DEVRUR II vise simultanément à soutenir la redevabilité de l’intervention et à
examiner la capacité du projet à répondre aux défis posés par un contexte de grande fragilité en RCA. Les
objectifs de l’évaluation sont doubles : (i) une appréciation globale du projet selon les critères CAD-OCDE,
(ii) l’analyse de sa capacité à répondre aux défis fixés dans un contexte de fragilité. Ces analyses se sont
focalisées d’une part sur l’adaptabilité du projet, d’autre part sur l’appréciation des synergies avec les
acteurs locaux et de leur impact sur la gestion des crises.
L’évaluation du projet DEVRUR II met en évidence des avancées notables, notamment dans la valorisation de la formation professionnelle, l’inclusion croissante des jeunes — y compris des jeunes filles — dans les métiers connexes à l’agriculture, ainsi que la structuration de coopératives et de plateformes locales grâce à l’approche agropole. Le projet a su s’adapter aux carences du système financier en développant des dispositifs alternatifs de financement et en produisant des outils utiles à l’insertion économique. Toutefois, plusieurs défis subsistent : le désintérêt persistant des jeunes pour les métiers agricoles, la faible viabilité économique de certaines structures agropastorales, la dépendance financière des centres de formation privés, et des faiblesses dans la formulation initiale du projet, amplifiées par le contexte sécuritaire complexe. Enfin, l'évaluation démontre que la pérennité des acquis dépendra de la capacité des institutions à capitaliser les expériences et à intégrer ces enseignements dans des politiques publiques claires et soutenues.