Le 17 juillet 2025, la salle de réunion du district sanitaire de Dédougou a accueilli la première session 2025 du Conseil de Santé du District (CSD). Cette rencontre qui a réuni près de 80 acteurs·ices grâce à l’appui du Projet Lasso Santé, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Enabel, s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la gouvernance sanitaire locale.
En effet, le CSD est un cadre de dialogue et de concertation entre les différents acteurs·ices du système de santé. Il vise à promouvoir la collaboration intersectorielle, à favoriser l’auto-prise en charge des problèmes de santé par les communautés et à renforcer la redevabilité des structures sanitaires vis-à-vis des populations. Le projet Lasso Santé qui a pour mission l’amélioration de l’offre de santé dans la région de la Boucle du Mouhoun, accompagne activement la relance de ce cadre dans plusieurs districts sanitaires.
La session de Dédougou avait pour principal objectif de faire le point sur les activités sanitaires du premier semestre 2025, tout en formulant des recommandations concrètes pour améliorer la couverture sanitaire dans le district. Les participant·e·s — représentants des autorités administratives, élus locaux, acteurs du système de santé, partenaires techniques et financiers, organisations de la société civile — ont mené des échanges riches, guidés par une méthodologie participative alliant exposés, travaux de groupes et discussions plénières.
Au cœur des échanges : la présentation des résultats semestriels, l’analyse des défis du Programme Élargi de Vaccination (PEV), le suivi des projets de lutte contre les épidémies, et surtout, le bilan des activités menées en 2024 avec l’appui du projet Lasso Santé. Des perspectives ont également été esquissées avec la présentation des actions prévues pour 2025.
Au 30 juin 2025, le bilan du plan de travail du district en matière de santé révèle un taux d’exécution satisfaisant de 73,77 % des activités prévues. Des avancées significatives ont été notées, notamment grâce à l’élargissement de l’offre de services de planning familial (PMA) à 48 formations sanitaires (FS), la mise en œuvre de campagnes de vaccination et de lutte contre le paludisme (MILDA), ainsi qu’à la construction et la rénovation de plusieurs centres de santé.
L’appui technique et logistique de partenaires comme Enabel, l’Agence belge de coopération internationale, a également joué un rôle clé, notamment à travers son projet « Lasso Santé », qui vise à renforcer l’accessibilité, la qualité et la gouvernance locale du système de santé. Bien que des limites en termes de coordination, de ressources et de communication aient été identifiées, le district a affirmé sa volonté de renforcer la collaboration avec ce projet pour améliorer l’efficacité des interventions.
Toutefois, des défis structurels persistent : vétusté des infrastructures, pénurie de logistique roulante et de personnel dans certaines formations sanitaires continuent de limiter l’accès aux soins. Le manque d’électricité dans certains centres, comme le CMU, reste une urgence à traiter.
Par ailleurs, un plaidoyer a été lancé pour la normalisation et l’opérationnalisation des nouvelles formations sanitaires encore incomplètes, considérées comme prioritaires pour améliorer la couverture sanitaire du territoire.
Sur le plan épidémiologique, une relative stabilité a été observée, bien que des cas de dengue et de rougeole persistent. Face à la saison de transmission du paludisme, le CSD a accompagné le déploiement de la Chimio-Prévention du Paludisme Saisonnier (CPS), une intervention jugée très efficace — avec une réduction des cas pouvant atteindre 75 %. Le conseil a encouragé une sensibilisation accrue des communautés pour maximiser l’impact de cette mesure.
La session de revue s’est conclue par un ensemble de recommandations concrètes, parmi lesquelles :
- La transmission régulière des rapports d’activités par les formations sanitaires ;
- Le renouvellement du bureau de l’UCOGES ;
- Une intervention urgente pour l’électricité du CMU ;
- Un meilleur suivi de la gouvernance sanitaire.
Malgré des obstacles persistants, ce bilan souligne une dynamique de progrès et d’engagement en faveur de l’amélioration de la santé dans le district.
Cette rencontre s’est aussi distinguée par sa forte prise en compte du genre et de l’inclusion : participation des femmes, accessibilité pour les personnes vivant avec un handicap, accompagnement des mères allaitantes et de leurs enfants, autant de mesures saluées par les participants.
À l’issue des travaux, plusieurs résultats concrets ont été atteints : un plan d’action actualisé pour le second semestre de 2025 a été adopté, la coordination entre les acteurs·ices a été renforcée, et des décisions urgentes ont été prises pour améliorer la gestion des services de santé. À moyen et long termes, les impacts attendus sont majeurs : meilleure mobilisation des ressources, amélioration de la confiance des usagers envers les structures sanitaires, et surtout, renforcement de la résilience du système de santé local.
Grâce au soutien financier de l’Union européenne et à l’expertise de mise en œuvre d’Enabel, le projet Lasso Santé confirme, une fois de plus, son engagement à accompagner durablement les communautés dans leur accès à des soins de qualité, équitables et durables.
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