À l'occasion de la 26e Quinzaine de l'Environnement, un atelier de réflexion s'est tenu à Bamako autour du thème : «Sécurité climatique, mobilité humaine et paix: enjeux, défis et perspectives».
Coorganisé par l'Ambassade du Royaume de Belgique, le Ministère de l'Environnement et, de l'assainissement et du développement Durable (MEADD), l'OIM et le PNUD, cet événement a réuni des acteurs institutionnels, techniques et communautaires pour réfléchir ensemble à des solutions durables face aux défis croisés du climat, des déplacements et de la paix.
Une urgence multidimensionnelle
Avec plus de 378 000 déplacements internes , dont 44 % d'enfant , le Mali est confronté à une crise où le changement climatique accentue les vulnérabilités sociales et sécuritaires. Cet atelier a permis de poser les bases d'une réponse intégrée, inclusive et ancrée dans les réalités locales.
Trois panels, une vision partagée
Panel 1: Comprendre le nexus climat-migration-conflits
Les experts ont souligné l'importance de renforcer la coordination entre recherche et terrain, de valoriser les savoirs locaux, et de créer une plateforme nationale de données pour éclairer les politiques publiques.
L'objectif : mieux anticiper les dynamiques de déplacement et de tension liées aux changements environnementaux.
Panel 2: Regards croisés du terrain : « Voices from the field »
Ce panel a donné la parole aux acteurs de terrain, dont le chef de projet du Portefeuille Thématique Climat Sahel au Mali (PTCS) d'Enabel, qui a livré une intervention particulièrement remarquée. À travers des exemples concrets issus des zones d'intervention du PTCS, il a démontré comment les pressions climatiques sur les ressources naturelles aggravent les tensions communautaires, notamment entre agriculteurs et éleveurs. Il a mis en avant les Comités Fonciers Villageois (COFOVs) comme outils de médiation et de gouvernance locale, permettant de prévenir les conflits et de renforcer la cohésion sociale. «Le climat est un facteur de stress, mais il peut aussi devenir un levier de paix si les communautés sont accompagnées dans la gestion concertée de leurs ressources», a-t-il affirmé, soulignant l'importance d'une approche territoriale, inclusive et participative. Son intervention a illustré la pertinence du modèle d'Enabel, fondé sur l'écoute des communautés, le renforcement des capacités locales et la co-construction des solutions.
Panel 3: Acteurs locaux et gestion des conflits liés aux ressources
Les participants ont insisté sur la nécessité de reconnaître les légitimités traditionnelles et de soutenir les mécanismes locaux de régulation, notamment pour organiser la transhumance et prévenir les affrontements liés à l'accès à l'eau et aux terres.
Vers une feuille de route partagée
La cérémonie d'ouverture et les échanges ont permis de réaffirmer les engagements des partenaires. L'Ambassadeur de Belgique a apprécié la qualité des débats et la volonté collective de transformer les dialogues en actions concrètes. Le MEADD a souligné l'importance de cette dynamique dans le cadre de la transition environnementale du Mali.
Cet atelier marque une étape décisive vers une compréhension partagée du triptyque climat-mobilité-paix, et met en lumière le rôle essentiel des projets comme le PTCS dans la construction d'un avenir résilient pour le Mali.
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