Les flux migratoires et les déplacements de population ont modifié les dynamiques locales dans le Hodh El Chargui, une région clé de la Mauritanie située à la frontière avec le Mali. Les personnes déplacées, souvent en situation de grande précarité, viennent s’ajouter aux communautés locales elles-mêmes confrontées à des défis socio-économiques.
Ce projet, financé par l'Union Européenne, a été conçu pour répondre aux besoins urgents des deux populations en misant sur une intégration durable et agropastorale. Il s’agit d’un investissement ambitieux qui mobilise les acteurs locaux, les institutions publiques et la société civile pour renforcer la cohésion sociale et les moyens de subsistance.
Les interventions se concentreront sur plusieurs communes du Hodh El Chargui : Nema, Djiguenni, Timbédra, Amourj et Adel Bagrou. Dans ces moughataa, le projet vise deux groupes principaux :
- Les personnes déplacées : agriculteurs, éleveurs avec leurs troupeaux, et femmes cheffes de ménage.
- Les communautés hôtes : éleveurs et agriculteurs mauritaniens en situation de vulnérabilité, en particulier les femmes.
En parallèle, les institutions locales et les autorités traditionnelles seront mobilisées pour renforcer leurs capacités à gérer les ressources et les dynamiques sociales issues des migrations.
Le projet MIRECAM ambitionne d'accompagner les acteurs locaux à mieux appréhender et gérer les enjeux liés aux déplacements de population pour promouvoir le développement socio-économique du Hodh El Chargui. Il soutient les engagements internationaux de la Mauritanie en matière de migration et de développement.
MIRECAM poursuivra trois grands axes d’intervention :
- Renforcement des capacités des acteurs locaux : Les autorités locales, les conseils régionaux, les représentants de la société civile et les services déconcentrés seront formés et outillés pour anticiper les conséquences des mouvements de population. Cette approche vise à renforcer leur capacité à intégrer ces nouvelles dynamiques dans la gestion de leurs territoires.
- Gestion améliorée des ressources pastorales : Pour prévenir les conflits liés à l’accès aux ressources naturelles, le projet propose de renforcer la gestion des ressources pastorales, de manière à anticiper les tensions et favoriser la cohabitation pacifique entre les communautés.
- Accès aux opportunités socio-économiques : La mise en place de programmes et d’initiatives pour faciliter l’insertion économique des déplacés et des communautés locales, avec une attention particulière pour les femmes. Les initiatives comprendront le soutien à l’agriculture, à l’élevage et au développement d’activités génératrices de revenus.
En soutenant ce projet, l'Union Européenne et les autorités locales espèrent obtenir des résultats concrets :
- Résultat 1 : Des acteurs locaux mieux préparés pour gérer les déplacements de population et anticiper les impacts sur les économies locales.
- Résultat 2 : Une gestion renforcée des ressources pastorales, contribuant à réduire les risques de conflits et de tensions sociales.
- Résultat 3 : Une amélioration des opportunités socio-économiques pour les personnes déplacées et les communautés locales, avec des actions spécifiques visant à autonomiser les femmes.
Une vision pour l’avenir
Ce projet d’intégration socio-économique à base agropastorale repose sur une approche inclusive qui place les populations, déplacés et locales, au cœur de son action. Les objectifs sont ambitieux mais réalisables, et chaque avancée sera une pierre de plus vers une Mauritanie résiliente, où les opportunités économiques sont accessibles à tous, et où la cohabitation pacifique permet à chacun de construire un avenir meilleur.
En travaillant ensemble, ce projet aspire à transformer les défis des déplacements de population en opportunités de développement, bâtissant ainsi une Mauritanie plus forte et plus inclusive.