Quelques jours seulement après le Deuxième Sommet Africain sur le Climat tenu à Addis-Abeba, le Sahel a poursuivi sa mobilisation à Ouagadougou du 15 au 17 septembre 2025 lors du Forum des acteurs de la gestion durable des ressources naturelles. Ce rendez-vous, porté par le Portefeuille Thématique Climat Sahel (PTCS) et ses partenaires, a montré comment les engagements exprimés à Addis trouvent un prolongement concret dans des pratiques locales au service de la résilience des communautés.
D’Addis à Ouagadougou : donner suite aux engagements
À Addis Abeba, le PTCS avait marqué sa présence en coorganisant deux événements phares : un side event sur deux innovations promues (le Biochar et le HIMO pastoral) et un panel de haut niveau sur l’Initiative de la Grande Muraille Verte. Introduit par le Directeur Général d’Enabel, ce side event avait rappelé que « les technologies dirigées par les communautés sont indispensables pour renforcer la résilience des populations ».
À Ouagadougou, cette orientation a été confirmée et approfondie. L’Ambassadeur de Belgique a insisté sur la « responsabilité collective » face aux défis du climat et sur la nécessité de « transformer les efforts en résultats durables ». Le Secrétaire Général du Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement a renchéri : « Aucun État, aucune organisation, aucune communauté ne peut relever seul ces défis. Ce forum est une opportunité stratégique. »
Des résultats tangibles au service des communautés
Les résultats déjà atteints jusqu’en 2024 par le PTCS témoignent de son efficacité : Le portefeuille a présenté des résultats tangibles déjà visibles :
- plus de 10 000 hectares de terres restaurées, contribuant à la régénération des écosystèmes ;
- des centaines de structures locales renforcées pour une meilleure gouvernance des terres et de l’eau ;
- plus de 2 000 producteurs formés en agroécologie et en pratiques climato-résilientes ;
- des centaines de femmes et de jeunes accompagnés dans le développement d’activités génératrices de revenus durables ;
- des solutions innovantes diffusées, comme l’utilisation du Biochar et des foyers améliorés, pour réduire la pression sur les ressources naturelles.
Ces acquis traduisent une dynamique en marche : le PTCS ne se limite pas à des projets pilotes, il soutient des transformations structurelles en matière de gouvernance et de pratiques durables.
Un forum qui relie expériences locales et plaidoyer international
Le forum a réuni plus d’une centaine de participants venus du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Sénégal, ainsi que de pays partenaires comme la Mauritanie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et l’Espagne. Chercheurs, responsables institutionnels, organisations paysannes, ONG, jeunes et femmes leaders ont confronté leurs expériences et réfléchi ensemble à des solutions durables.
À Ouagadougou, les échanges ont permis de relier les pratiques locales aux grandes arènes internationales, autour de thématiques majeures : gouvernance de l’eau, restauration des terres, agroécologie, pastoralisme, valorisation des produits forestiers non ligneux et innovations digitales pour le financement et l’accès au marché. Comme l’a rappelé le Directeur Pays d’Enabel,
« la résilience n’est pas l’affaire d’un seul acteur. C’est une responsabilité collective qui s’appuie sur l’intelligence locale autant que sur l’innovation scientifique. »
Les recommandations issues des travaux visent à renforcer la coopération régionale, à inspirer les politiques publiques et à orienter les prochaines étapes vers une résilience durable et inclusive. En articulant résultats de terrain, coordination régionale et engagements internationaux, le PTCS s’impose comme une plateforme clé pour porter la voix du Sahel dans les débats climatiques mondiaux, de l’ACS2 à la COP30.