Rachel, la voix des jeunes contre les violences numériques à Mbuji-Mayi (RDC)

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Une journée d’engagement sous le soleil de Mbuji-Mayi

Ce matin-là, sous un soleil éclatant à Mbuji-Mayi, Rachel NGALULA, jeune pair éducatrice, s’apprête à remplir une mission qui lui tient à cœur. Formée par le Programme National pour la Santé de l’Adolescent (PNSA), elle fait partie de cette jeunesse congolaise consciente et engagée, décidée à agir pour informer et protéger ses pairs. Membre active du réseau de pairs éducateurs soutenu par le projet LVSI (Lutte contre les Violences Sexuelles et l’Impunité) de Enabel, Rachel s’est donné une mission ambitieuse : sensibiliser le plus grand nombre de jeunes élèves à l’occasion des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Une campagne qu’elle transforme en véritable levier d’action, en animant des séances de sensibilisation dans les écoles de Mbuji-Mayi.

Des écoles comme terrain d’action

Accompagnée de ses cinq coéquipiers et de leur encadreur du PNSA, Rachel a visité une dizaine d’écoles sur l’axe Kanshi. Dans les cours et les salles de classe de l’Institut MBUJIMAYI et de l’IPRO MAKALA 2, Rachel trouve des regards curieux, attentifs et parfois des visages familiers. Elle sait que le fait d’avoir presque le même âge que les élèves lui donne un avantage : elle parle leur langage. Avec assurance, elle aborde des sujets parfois sensibles qu’elle tire de sa boite à images et des flyers qu’elle distribue : les violences basées sur le genre et la santé sexuelle et reproductive. Mais en ce mois de décembre, sa mission prend une dimension nouvelle.

Lever le voile sur les violences numériques

Rachel aborde avec pédagogie des formes de violences peu visibles mais profondément destructrices : le cyberharcèlement, la diffusion non consentie de contenus intimes, l’usurpation d’identité, la propagation de rumeurs en ligne et l’exclusion numérique. Face à elle, les élèves écoutent, s’interrogent et réagissent. Certains partagent leurs expériences, d'autres posent des questions pertinentes. À l’Institut MBUJIMAYI 1 & 2, plusieurs filles ont exprimé leur inquiétude face à des situations vécues, tandis qu’à IPRO MAKALA 2, des garçons se sont montrés curieux et engagés dans la discussion à bâtons rompus.

Quand les témoignages révèlent la gravité du phénomène

Au cours d’une des séances, un élève a raconté une histoire bouleversante : celle de sa voisine contrainte de quitter Mbuji-Mayi par honte après que son ex-petit ami a diffusé en ligne ses photos intimes. Il la faisait chanter pour qu’elle rembourse une somme d’argent, et après son refus, il a mis les images en ligne. Rachel et ses co-équipiers ont saisi ce témoignage comme une alerte sérieuse. Ils ont expliqué les recours possibles pour ce type de violence et l’importance d’en parler à un adulte de confiance ou à un service compétent.

Une jeunesse informée, une génération protégée

En fin de journée, Rachel ressent la fatigue, mais surtout la satisfaction du devoir accompli. Elle sait que les 300 jeunes qu'elle a réussi à sensibiliser dans les salles de classe est une victoire contre l’ignorance, la peur ou le silence. Grâce au soutien du projet LVSI, ces élèves comprennent mieux leurs droits, savent identifier les violences, y compris en ligne, et surtout, où et comment dénoncer et chercher de l’aide. Pour Rachel, cette journée n’est qu’une étape dans son engagement continu pour une société où les filles et les garçons grandissent en sécurité, informés et libres.

Doudou Kajangu

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