Ce n’est
un secret pour personne: l’accès à l’eau est un problème majeur pour les
populations rurales au Niger. Pourtant, même si le désert couvre les trois quarts
de ce vaste pays la nappe phréatique devrait permette de satisfaire les besoins
de la population. On estime à 2,5 milliards de mètres cubes le volume annuel
des ressources hydrauliques renouvelables. Les solutions – même si leur coût
demeure très élevé – sont donc nombreuses. Cependant, c’est la gestion des ouvrages, qui est trop souvent
négligée.
Pourquoi un Comité de
Gestion du Point d’Eau? La question mérite d’être
posée!
Le défi
consiste à trouver l’équilibre entre l’équité de l’accès aux services pour des populations
qui ont pour une grande part des revenus très modestes et l’exigence de pérenniser
le système de gestion. Malheureusement,
il n’y a pas de système de gestion parfait. Il peut y avoir des difficultés,
des trous dans la trésorerie, des conflits liés aux différents usages et
besoins d’eau, … Pourtant, quelques
constantes se retrouvent dans les projets réussis: l’implication des populations
dès la conception de l’ouvrage, les investissements dans la formation,
l’engagement de la communauté et l’appropriation des structures.
Le Programme
d’hydraulique villageoise et pastorale s’appuie sur ces facteurs de succès. En impliquant
les populations concernées dès la conception de l’ouvrage, le programme s’attaque
au point le plus délicat du montage et de la viabilité des points d’eau, à
savoir l’appropriation par les comités de gestion et, plus globalement, par les
populations villageoises. Les usagers prennent en charge, dès la mise en service,
l’entretien et la maintenance de leurs points d’eau.
Depuis
2013, 108 points d’eau ont été construits. Pour chaque ouvrage, un comité de
gestion, constitué d’usagers, est mis en place de manière démocratique et en
essayant de tenir compte du genre. Ce comité est généralement composé de cinq
membres : un(e) Président(e), un(e) Trésorier(e), un(e) Secrétaire et deux
Hygiénistes. Les membres des Comités de Gestion de Point d’Eau, reçoivent une formation
participative pour leur permettre de mieux comprendre et appréhender leurs
rôles et leurs responsabilités. Cette formation est animée en une seule session
qui dure trois jours.
Les
principaux thèmes développés sont:
- la connaissance du projet et de ses
partenaires de mise en œuvre ;
- la connaissance et la gestion de la
vie associative ;
- les règlements d’usage des points
d’eau ;
- la relation entre eau, hygiène et
santé.
Au
final, cette initiative vise à favoriser une dynamique locale, centrée sur la
bonne gestion de l’eau et l’établissement d’un modèle de partenariat durable
entre usagers et pouvoirs publics, pour la gestion des infrastructures au
niveau local.