L’accès à une alimentation de qualité et la pérennité des exploitations agropastorales sont au cœur des défis agricoles en Mauritanie. Avec le projet SECURALIM, Enabel et l’Union européenne s’engagent aux côtés des agro-pasteurs pour renforcer leur résilience et dynamiser les filières stratégiques. L’objectif est de développer les céréales traditionnelles et de décrue en améliorant les pratiques agricoles, en optimisant l'irrigation de complément et en renforçant la gouvernance des filières avec un appui technique, organisationnel et socio-foncier pour une production durable.
Pour les céréales traditionnelles (mil, sorgho, niébé), ces cultures ont été négligées en raison de la sécheresse et de leur faible rentabilité. Toutefois, un regain d’intérêt est observé grâce à une meilleure pluviométrie et une prise de conscience accrue des bienfaits nutritionnels de ces produits, particulièrement dans les zones urbaines. Le potentiel de développement repose sur l'amélioration des pratiques agricoles, l'accès à l'eau, la gestion foncière et l'optimisation de la récolte et de la commercialisation.
Pour l’irrigation de complément, l’approche repose sur l’identification de sites avec une ressource en eau durable (plans d’eau, cours d’eau temporaires) et une production de 10-20 ha. Les équipements d'irrigation simples (motopompes et tuyaux) sont utilisés, et un modèle de gestion collectif ou privé est défini. Un appui socio-foncier est nécessaire pour formaliser les droits sur la terre et établir des accords sociaux. L’appui technique inclut la formation via des champs écoles et un suivi à la demande, ainsi que la mise en place de parcelles de démonstration pour tester de nouvelles variétés.
Pour les céréales de décrue, l’agriculture de décrue, pratiquée dans des zones de barrages ou de retrait d’eau, représente une opportunité en raison de la faible mécanisation et de la forte implication des femmes. Le projet SECURALIM vise à étendre cette approche, notamment dans les wilayas du Gorgol et du Brakna, en appuyant la mise en place de sites pilotes, l’organisation de facilitateurs et l’amélioration des pratiques agricoles (associations de cultures, gestion des adventices). Une attention particulière sera portée à la gestion de la divagation du bétail et à la valorisation de la production supplémentaire, avec un système d’enregistrement des données pour affiner l’approche technico-économique du conseil.
Les principaux résultats attendus à la fin du projet en 2026 sont (1) un appui direct en appui-conseil technique et conseil de gestion à environ 5.000 producteurs/trices, (2) 100 ha en irrigation de complément, 20.000 ha bénéficiant d’appui direct/indirect et (3) une production annuelle supplémentaire de 10.000 tonnes.
Quelques témoignages
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