PRODAKK
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DR Congo
Le rendement des étangs
piscicoles s’est amélioré considérablement à Masi-Manimba, un de trois
territoires qui constituent la zone d’intervention du Programme de
Développement Agricole et de Désenclavement dans les districts du Kwilu et du
Kwango (PRODADEKK), avec ceux de Kenge et Bagata.
La production des poissons y est
en effet passée de 150 Kg à 518 Kg à l’hectare, en espace de quatre ans, grâce
à la disponibilité des alevins, la maîtrise des techniques de conduite de
l’élevage, la reprise du fonctionnement des étangs piscicoles jadis abandonnés,
et à la faveur des débouchés économiques suscité par la demande des mareyeuses.
Le programme a appuyé au total
3.472 pisciculteurs qui utilisent 27.776 étangs.
Le territoire de Masi-Manimba est
riche en bas-fonds parcourus par un ruisseau et de nombreux étangs y sont
aménagés. La plupart de ces étangs sont aménagés en amont d’un barrage sur le
cours d’eau d’autres sont en dérivation.
Au total, les pisciculteurs
appuyés par le programme exploitent 1400ha d’étangs d’une dimension moyenne de
5 ares.
On dénombre en moyenne 8 étangs par famille.
Dans le territoire de
Masi-Manimba qui est irrigué par plusieurs rivières, la pêche est peu
développée. Par contre, il se distingue par sa grande production des poissons
d’élevage.
Avant l’arrivée du programme, les
pisciculteurs, par ailleurs souvent agriculteurs, géraient des étangs sous
forme de mares naturelles, pleines d’eaux et presque toujours sans y introduire
des alevins. Ces plans d’eau étaient donc envahis de mauvaises herbes et
d’autres espèces animales indésirables y proliféraient rendant ainsi très
difficile la croissance des poissons.
Les pisciculteurs étaient
confrontés au manque des alevins. Ils ne maitrisaient pas les techniques
d’alevinage et de la conduite d’élevage. Lorsqu’ils vidangeaient leurs étangs,
les pisciculteurs devaient vendre toute leur production de poissons le même
jour. Les villageois ayant souvent un faible pouvoir d’achat, les ventes
étaient timides et beaucoup des poissons invendus pourrissaient.
Les techniques de conduite des
étangs piscicoles se sont maintenant améliorées grâce au renforcement des
compétences sur des thématiques très variées d’élevage des poissons. Les
organisations de pisciculteurs ont été accompagnées dans le processus de mise
en place de centres de production d’alevins avec un double objectif : améliorer
l’accès aux alevins de qualité et initier les exploitants piscicoles aux
techniques de production par des démonstrations pratiques et didactiques.
L’effet le plus manquant de cet accompagnement est la naissance de plusieurs
petites unités de production d’alevins, appartenant aux pisciculteurs. Ce qui a
mis fin à la pénurie d’alevins dans la
zone.
Aujourd’hui, on peut constater
qu’un nouvel élan anime les familles dans le secteur de la pisciculture.
Plusieurs familles ont remis en fonctionnement leurs étangs jadis abandonnés.
A Masi-Manimba, chaque ménage
possède au moins un étang piscicole pour sa consommation familiale.
Le programme a soutenu
l’entreprenariat féminin, comme une solution à la commercialisation des
produits de la pisciculture. C’est dans cette optique que les initiatives des
« mareyeuses », femmes vendeuses des poissons, ont été appuyées de
façon spécifique. Ces mareyeuses ont bénéficié de formations et d’accompagnements
sur les techniques de transformation et de commercialisation des poissons.
Elles ont également reçu un appui pour rétablir un réseau avec les fournisseurs
et avec la clientèle potentielle. Des équipements de conservation et de
transformation du poisson comme des fours chorkor, des fours barriques, des
claies de séchage et de fumage, et des bacs de trempage ont également été remis
aux mareyeuses.
Ce coup
de pouce de l’Agence belge de développement Enabel et de son programme
PRODADEKK ont permis de dynamiser toute la filière piscicole et d’éviter que
des poissons frais ou mal transformé ne pourrissent.
Equipe PRODADEKK
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